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Interview : Stagiaire médiaplanner

16 novembre 2011
Emmanuèle Contart 20 Etudiante en dernière année à l'EFAP (Ecole Française des Attachés de Presse) Emmanuèle n'était pas sûre de ce qu'elle voulait faire après ses études. Aujourd'hui, grâce aux...
Stagiaire médiaplanner

Emmanuèle Contart (20)

Emmanuèle n'était pas sûre de ce qu'elle voulait faire après ses études. Aujourd'hui, grâce aux stages qu'elle a pu effectuer, elle a trouvé sa vocation. Avec force détail, elle nous parle du métier qu'elle a choisi.

Quel est ton cursus scolaire ?

J'ai fait un baccalauréat L puis je me suis toute suite dirigée vers l'EFAP. Je n'ai pas fait d'autres études du type fac ou autres écoles. Je ne trouvais pas ça nécessaire pour le domaine qui m'intéressait.

Comment se présentent tes cours cette année ?

Cette dernière année est assez prenante et est consacrée presque entièrement à la vie en entreprise. Je suis en stage à plein temps et je suis les cours de l'EFAP le soir. C'est un rythme très soutenu. Il faut réussir à trouver un bon compromis entre les obligations de stage et le travail scolaire.
Nous avons au cours de l'année des études de cas (travaux en groupe) qui nous plongent dans l'univers professionnel en nous confrontant à des directeurs de communication ou des dirigeants. C'est aussi très difficile à gérer en plus d'un emploi du temps assez chargé. Pourtant c'est important car cela permet d'être plus efficace en stage.
Concernant les cours, ils sont beaucoup moins nombreux que durant les deux premières années, et sont aussi mieux ciblés. La nouveauté cette année c'était les cours de négociation, compétence indispensable dans la branche professionnelle que j'ai choisie.

Quels types de stages as-tu effectué ?

Les deux premières années j'ai occupé le poste de chargée de communication, tout d'abord au sein d'une association, puis au sein d'une « web agency ». Ensuite, j'ai cherché ce qui me passionnait vraiment. J'avais envie de me rapprocher un peu des médias et j'ai trouvé l'opportunité d'effectuer un stage d'un an, dans une centrale d'achats d'espaces publicitaires.
On m'a donné l'opportunité d'apprendre le métier de Médiaplanneur et j'en ai profité ! Dans la région il n'existe que trois centrales d'achats. Pour savoir ce qu'est le médiaplanning il est préférable d'évoluer dans ces agences

Peux-tu citer quelques missions de ton dernier stage ?

Avant de commencer à gérer des dossiers, il faut prendre connaissance du métier de Médiaplanneur, du fonctionnement de l'agence face aux régies publicitaires, des supports. On passe d'abord par une phase de découverte. Ensuite, on commence à prendre en main certains dossiers. J'organise par exemple la mise en place des campagnes radio pour mes clients. L'élaboration de grilles de diffusion, selon les audiences des différentes radios, suivi de la mise en onde, etc. Chaque support a un fonctionnement différent.
Je me suis aussi occupée de gérer les campagnes d'affichage : choix des réseaux, planification de l'affichage, réservation des panneaux, etc.
Médiaplanneur c'est aussi effectuer des études... Je travaille beaucoup avec la Belgique, en stage. Par exemple, leur réseau d'affichage n'est pas du tout soumis à la même réglementation et n'a pas les mêmes contrôles affimétrie (NDLR : mesure d'audience de l'affichage urbain) qu'en france. On effectue donc des études de positionnement des panneaux selon les réseaux choisis. On positionne les panneaux, pour voir s'ils sont intéressants ou non pour le secteur géographique que nous voulons toucher.
C'est aussi des études de marché pour de la prospection clientèle... Il faut aussi savoir négocier. On est souvent amené à demander des devis, des prix, pour des campagnes ou des opérations de partenariat. Il faut toujours essayer d'obtenir le meilleur prix. Cela passe par un relationnel entretenu et une négociation rondement menée.

Que retires-tu de cette expérience ?

Une rigueur dans le travail. Une connaissance plus approfondie des coulisses de la publicité. J'appelle ça comme ça parce que c'est toute l'organisation qu'il y a derrière une campagne de publicité et que le consommateur ne connaît pas.
J'ai une meilleure appréciation budgétaire des supports, je me rends mieux compte des coûts d'une campagne ce qui permet de mieux négocier lorsqu'on prend conscience que les prix sont trop élevés.
Une autonomie plus importante que dans mes précédents stages.
Une responsabilisation. En ayant une plus grande autonomie, on se retrouve parfois a faire des bêtises (ça m'est arrivé) mais on est là pour apprendre. On fait plus attention et on assume ! Souvent dans un stage on se repose sur le responsable en considérant qu'il doit nous superviser entièrement. J'ai davantage considéré mon stage comme un emploi. Vu la quantité de travail et l'implication que j'y mettais, je ne me sentais absolument pas en stage. Sinon : Un carnet de contact bien rempli.
Mais avant tout : j'ai trouver LE métier que je voulais faire, un bon compromis entre commercial et communication.

As-tu la même perception du métier qu'avant ?

Une meilleure ! Dans les écoles de communication, enfin à l'EFAP en tout cas, Médiaplanneur, ce n'est pas un métier réellement mis en avant. Les offres de stage sont rares et nous n'avons pas eu, durant les trois années du cursus, de cours de médiaplanning. En effet, pour comprendre le métier, il faut se plonger dedans, impossible de faire ça théoriquement.Avant mon stage j'avais une perception du type « c'est beau, on achète de la pub, ça ne doit pas être compliqué ». Maintenant, je comprend mieux toute la logistique qu'il y a derrière, le temps que prend la mise en place d'une campagne avec les relations client/agence/supports que ça implique.
Ca demande une rapidité dans le décision (enfin je trouve) surtout quand les clients décident de mettre en place une nouvelle opération à la dernière minute. Je pensais ça simple, ça ne l'est pas tant que ça, du moins au début, après on commence à prendre le rythme, à connaître les interlocuteurs

Que veux-tu dire par « C'est beau on achète de la pub, ce n'est pas compliqué » ?

Ça a l'air d'être un métier assez sympa, tu travailles dans le milieu de la pub, tu ne crées pas, tu places. C'est difficile d'avoir de l'imagination en permanence. Je pensais qu'acheter de la publicité c'était simple. Tu dis ce que tu veux, tu achètes, tu places. Maintenant, je sais qu'il faut prendre en compte les changements de décision des clients, les impondérables, les impossibilités, face à certains plannings de parution en presse ou de diffusion en radio. Que pour l'affichage, il faut réserver avant d'acheter. Je ne savais pas tout ça. J'avais une vision un peu candide de l'achat d'espace.

As-tu des conseils pour ceux qui voudraient exercer ce métier ?

Simplement, je dirai qu'il faut savoir être patient. Il faut aussi savoir prendre des initiatives et être capable de proposer des solutions pour les clients qui ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent.

Quelles sont tes perspectives d'avenir ?

Pour tout dire, j'espérais l'embauche dans la boîte où je suis actuellement en stage. Mais malheureusement, on ne m'en a pas reparlé… Alors j'attends. Ce que je sais, en tout cas, c'est que c'est ce métier que je veux exercer.
P.E.M.
Stagiaire médiaplanner