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Interview : Désamianteur

14 septembre 2015

Nous avons rencontré Grégory Tampigny, qui a débuté sa carrière dans la démolition et s'est aujourd'hui tourné vers le métier de désamianteur.

Désamianteur

Grégory Tampigny a débuté avec son père, dans la démolition. Pour le désamiantage, ils sous-traitaient. Et puis, dans un désir d'indépendance à la fois sur les chantiers et vis-à-vis de la figure paternelle, Grégory a choisi de monter lui-même son entreprise dans le désamiantage. Deux semaines de formation et un an et demi pour obtenir la certification qui lui permettait d'exercer ont été nécessaires pour mener à bien ce projet.

Quelles sont les différentes étapes du processus de désamiantage ?

La première chose à faire, c'est d'aller voir sur place. Pour faire un devis. Il faut prendre les dimensions de ce qu'il y a à démonter, etc. Une fois que le devis est accepté, il y a un mois de délai avant de commencer les travaux. Pourquoi ? Car il y a encore de nombreuses démarches administratives à effectuer. Comme par exemple demander la réalisation d'un diagnostic amiante. C'est sur cela que l'on se base. On réalise ensuite le plan de retrait : en gros, c'est la méthodologie que nous allons mettre en place pour le chantier. Il fait environ 70 pages ! Ensuite il faut s'assurer qu'une décharge accepte qu'on lui livre les déchets que l'on aura récupérés sur le chantier. Et puis il y a aussi les analyses d'air à faire, avant, pendant et après les travaux.

Et lorsque le chantier commence ?

Il faut sécuriser la zone. En intérieur par exemple, il faut confiner avec des bâches en plastique, monter des structures en bois et des extracteurs d'air pour éviter toute contamination. On installe aussi le tunnel de décontamination, qui comporte cinq salles et deux douches. C'est la seule entrée et la seule sortie possible du chantier. Les équipes portent masques, combinaisons, bottes... Et doivent régulièrement faire des pauses. Cela implique de se décontaminer à chaque sortie et de repasser par le tunnel pour entrer sur le chantier. C'est un processus qui demande du temps. On démonte ce qui est prévu sur le plan de retrait, puis on stocke les déchets avant de les transporter vers la décharge convenue.

Quel est l'aspect qui vous plaît le plus dans votre profession ?

Être son propre patron ! Mais aussi à côté, avoir ce travail technique et complexe. Il faut penser à beaucoup de choses en amont du chantier. Quand il y a des problèmes, il faut se creuser la tête pour trouver la meilleure solution. En ce sens, chaque chantier est différent et représente un véritable challenge. Il n'y a pas de routine et c'est un travail très stimulant intellectuellement.

Quelles sont les qualités indispensables pour exercer ce métier ?

Il faut être rigoureux : il y a beaucoup de choses à faire et il faut penser à tout. Il faut être au fait de la réglementation, qui évolue sans arrêt... Le moindre oubli peut entraîner un retard important sur le chantier.

Que diriez-vous à un futur désamianteur ?

De bien se renseigner sur les formations. Elles sont courtes, donc il vaut mieux en choisir une qui soit de qualité. Pour l'instant, il y a encore beaucoup de travail. De nombreux bâtiments que l'on détruit aujourd'hui ont de l'amiante. Après, tous les matériaux qui créent des poussières très fines, pouvant entraîner des problèmes de santé, sont voués à être retirés, via une décontamination. Pour l'instant on ne sait juste pas de quels matériaux il s'agit. C'est un secteur en plein développement, qui a de l'avenir.

Un chantier à confier à Grégory ? C'est par ici : http://www.tampigny.com/

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