Interview : Agent sportif

J’ai d’abord obtenu une licence en droit privé et un master en droit des affaires avant d’entreprendre un D.E.S.S de Finance et Fiscalité Internationale. J’ai travaillé en entreprise pendant 20 ans, d’abord comme clerc de notaire puis en tant que chef de service finances à Valenciennes. A partir de 1997, j’étais directeur financier, pendant 2 ans pour la société Générix à Villeneuve d’Ascq et ensuite à Saint-Laurent-Blangy près d’Arras pour Meryl Fiber.

J’ai toujours été passionné par le football. J’ai passé le concours en 2003 pour me lancer un défi personnel. J’ai d’abord obtenu la licence d’agent sportif football puis celle pour le basket trois ans plus tard. J’ai donc décidé de lancer ma propre agence de management sportif dès 2007. Je suis vraiment parti de zéro car je n’avais aucun contact dans le milieu. J’ai eu la chance de rencontrer Antoine Devaux qui joue aujourd’hui en ligue 1.

Pour le football, je m’occupe en direct de 7 joueurs en ligue 1, ligue 2 et national. En parallèle, je collabore avec d’autres agents pour l’international. La concurrence est énorme dans ce milieu, surtout pour le football : en France, il y a 330 agents pour 60 clubs seulement. Pour le basketball, c’est un peu différent car il y a moins d’agents. On peut être amené à gérer jusqu’à 30 dossiers par an.

L’agent de joueurs sert d’intermédiaire entre un sportif et les représentants des différents clubs. Mon travail consiste à accompagner les joueurs. La plupart du temps, ils ont gagné beaucoup d’argent en très peu de temps. Il faut notamment les aider à gérer une notoriété soudaine. C’est pour cela que je fais le choix de la qualité et non pas de la quantité. En me concentrant sur un nombre limité de joueurs, je suis sûr de pouvoir lui apporter toute l’attention et le soutien dont il a besoin.

Le choix est toujours très sélectif. Pour commencer, il faut que je sois profondément convaincu du potentiel d’un joueur. Le club attend des résultats. On ne peut pas se permettre de lui proposer un joueur qui n’a pas les capacités physiques et mentales requises pour mener une carrière professionnelle.

Il faut bien évidemment connaître le sport concerné pour être en mesure de déterminer si le joueur est bon ou non. Il faut un véritable potentiel commercial : persuader les joueurs, contacter les clubs, décrocher des sponsors, et ainsi de suite. Enfin, l’agent est là pour aider le joueur, surtout si les choses se passent moins bien pour lui suite à une blessure par exemple.

Les horaires sont assez contraignants, notamment parce que beaucoup de matchs ont lieu en soirée ou le week-end. De la même manière, il faut faire preuve d’une grande disponibilité ce qui n’est pas forcément évident à gérer. En contrepartie, j’exerce un métier qui me passionne. Je vais voir des matchs partout en France et je rencontre des joueurs du monde entier. Je ne m’ennuie jamais !

Je souhaite faire évoluer mon agence pour qu’elle devienne totalement multisports. En effet, quel que soit le sport concerné, le métier reste le même : trouver des joueurs, les mettre en relation avec des clubs et ainsi de suite. On ne le sait pas forcément mais il y a des agents pour tous les sports, y compris pour les sports individuels.

Une bonne préparation ! C’est la base ! On ne devient pas agent du jour au lendemain. Pour réussir l’examen, il faut se tourner vers des professionnels, en suivant une formation comme celle que je propose par exemple.

Depuis 2 ans, je propose une formation qui permet de suivre à distance la préparation à l’examen d’agent sportif. Il y a 2 épreuves : l’une porte sur le droit général, l’autre sur le droit spécifique à la discipline concernée. Je forme notamment d’anciens joueurs qui veulent devenir agents à leur tour. La formation connaît déjà un franc succès car nous avons obtenu de bons résultats lors de la dernière session (6 candidats reçus). L’année dernière, la majorité des candidats ont passé la licence pour le football mais nous formons à tous les sports. De toute façon, il faut impérativement réussir l’épreuve de droit général avant de pouvoir passer l’épreuve de spécialité.