Interview : Skiman
03 octobre 2012
Guillaume Drouilland Skiman 4 ans Skiman Je rencontre Guillaume Drouilland content de me parler de son ancien métier de skiman, qu'il a pratiqué durant 4 années consécutives. Vente et location...
Skiman (depuis 4 ans)
Skiman
Je rencontre Guillaume Drouilland content de me parler de son ancien métier de skiman, qu'il a pratiqué durant 4 années consécutives. Vente et location de matériel destiné aux clients des stations de ski, voilà la mission principale du skiman. Profiter de la montagne tout en faisant une activité rémunérée attractive vous tente ? Guillaume nous raconte son expérience qui pourrait bientôt vous donner des envies de plein air.
Peux-tu donner une définition exacte du métier de skiman ?
Le skiman vend et loue du matériel de ski en magasin mais il s'occupe aussi de la gestion du matériel. Il répare et veille à la sécurité.
Combien de saisons as-tu fait ?
C'est en 2000-2001 que j'ai commencé, j'ai fait quatre saisons. J'ai fait deux saisons à Valmeinier, une en Suisse et une dernière à Valmorel.
As-tu suivi une formation ?
J'ai suivi une formation CNPC qui n'est pas obligatoire lorsqu'on veut travailler en tant que skiman mais qui m'a été proposée par le patron du premier magasin pour lequel j'ai travaillé. Cette formation a été intégralement prise en charge par le patron et j'ai même été rémunéré à hauteur de 65-70 % du SMIC, nourri et logé au pied du lac d'Annecy. Ce ne sont pas tous les patrons qui la proposent, tout dépend de la politique du magasin.
C'est une formation axée sur la vente ?
Non. C'est une formation beaucoup plus axée sur le côté technique du métier, les réparations en tous genres, l'affûtage, le fartage. Le fartage par exemple c'est une technique pour mettre une sorte de wax qui s'appelle fart sur la semelle du ski et permettre ainsi une meilleure glisse sur la neige. Pour la partie vente c'est plus simple, une fois que l'on connaît le matériel, c'est bon, on est à peu près apte à le vendre.
Quel est le rythme de travail dans les magasins de ski ?
En général on commence vers 8 h-8 h 30 le matin et on finit vers 20 h. Il faut savoir qu'il y a des périodes particulièrement chargées notamment durant les vacances de Noël jusqu'au mois de janvier. Après, ça redevient un peu plus calme. Durant la semaine il y a trois jours durant lesquels c'est particulièrement le rush : le vendredi, le samedi et le lundi. Ce sont les jours où on a le plus de retour de matériel et de location, sinon le reste de la semaine est assez calme.
Combien est-on rémunéré lorsqu'on est skiman ?
En général on est rémunéré au SMIC horaire la première année donc environ 1100 euros, puis 1300 la suivante, les chefs d'équipe eux étaient à 1500-1600 euros.
Comment se déroule ton travail auprès de la clientèle qui loue ?
Le magasin est bien organisé. Le client s'équipe en chaussures, puis il passe devant les podiums de réglage pour les skis. On règle la chaussure sur le ski et la valeur de déclenchement en prenant en compte le niveau du skieur, son poids mais aussi d'autres paramètres. Cela permet en cas de chute, de décrocher le ski facilement. Ensuite, ils vont à la caisse et remplisse une fiche de location.
Quels sont les avantages et inconvénients du métier ?
L'un des gros avantages, est que, bien souvent, on a du temps pour skier durant la semaine, pour profiter du plein air. L'inconvénient de ce métier, c'est qu'il ne peut pas se faire inlassablement. Ça prend quand même près de six mois dans l'année, du coup, si on a une autre ambition c'est dur de gérer les deux. Il y a des gens pour qui l'unique source d'argent réside dans les saisons, ils arrivent à travailler de saison en saison sans s'arrêter mais c'est très fatiguant et ça ne permet pas de se lancer dans une profession plus « stable ».
Quelles sont selon toi les qualités nécessaires pour faire ce métier ?
Il faut avoir une bonne endurance physique, aimer le ski, la montagne, être manuel, et surtout avoir un bon contact avec la clientèle. Pour la vente, une fois que l'on connaît les différents types de produits c'est bon, il n'y a pas besoin de plus de connaissances.
Les places sont-elles rares ?
Les places ne sont pas si rares que ça, car lorsque je cherchais sur le site de l'ANPE il y avait quand même pas mal d'offres. On a la chance en France de compter pas mal de stations de ski en demande de personnel.
VB09/11/2009