Interview : Habilleuse
Charlène Cadiou est habilleuse professionnelle depuis six ans maintenant. Durant un spectacle, c'est elle qui est en charge des costumes d’un ou plusieurs comédiens ou acteurs. Mais elle est avant tout passionnée par le costume sous toutes ses formes et crée également quelques vêtements pour son propre compte lorsqu’elle est amenée à incarner un personnage.
Charlène Cadiou est habilleuse professionnelle depuis six ans maintenant. Durant un spectacle, c'est elle qui est en charge des costumes d’un ou plusieurs comédiens ou acteurs. Mais elle est avant tout passionnée par le costume sous toutes ses formes et crée également quelques vêtements pour son propre compte lorsqu’elle est amenée à incarner un personnage.
Comment en es-tu arrivée à l'habillage et à la création de costumes ?
À l'école et au collège, je dessinais beaucoup. Je ne savais pas trop vers quoi me diriger. À l’époque, je ne connaissais pas du tout ce métier, ni ceux du textile en général. C’est une amie qui m’a poussée vers le domaine de la couture. Et c’est durant cette formation que j’ai découvert le métier d’habilleuse.
J’ai effectué un BEP Métiers de la Mode et Industries Connexes puis un Bac Pro option vêtements et accessoires de mode à Rennes. En 2010, j’ai décroché un Diplôme des Techniciens des Métiers du Spectacle (DTMS) option habillage qui m’a réellement ouvert les portes de cette profession.
Ces études ont renforcé mon attirance pour le métier de l’habillage dans le monde du spectacle. Et le loisir que je pratique, le jeu de rôle grandeur nature, me permet de créer et de porter des costumes pour moi-même ou quelques amis proches.
Doit-on être polyvalent ou au contraire spécialisé dans un domaine en particulier ?
Je pense que la spécialisation ferme de nombreuses portes en matière d’emploi. Après, cela dépend des goûts de chacun. Quoi qu’il en soit, j’estime qu’il est primordial de saisir toutes les occasions de se former et d’apprendre pour faire la différence en termes de compétences.
Sous quel statut exerces-tu ?
En tant qu’habilleuse, j’exerce sous le statut d’intermittente du spectacle.
Y a-t-il une journée-type d’habilleuse ?
Cela dépend de plusieurs choses. Il faut savoir qu’il peut y avoir différents postes et des missions qui y sont rattachées. Nous pouvons travailler la journée, le soir ou même la nuit ! Cela varie en fonction de la performance. Il n’y a pas d’horaires fixes et mieux vaut être flexible. J’ai déjà travaillé de 20 heures à 7 heures le lendemain matin.
Quelles sont tes missions ?
Je peux occuper plusieurs postes. Tout dépend si je suis en entretien, qui comprend le nettoyage, l'éventuelle réparation des costumes et leur mise en place dans les loges selon le planning de la journée, ou en habillage « pur ». Les comédiens ont parfois besoin d’aide pour se vêtir, surtout s’ils manquent de temps ou s’il s’agit d’un costume un peu complexe à enfiler.
Ma charge de travail varie également selon la taille de l’événement. Sur une « petite » manifestation où je serai seule, je vais devoir assumer moi-même l’intégralité des missions. Sur les plus gros événements par contre, le travail sera partagé entre ma collègue et moi.
Des compétences en couture te semblent-elles indispensables ?
Elles ne sont pas indispensables, mais cela me paraît important de savoir se débrouiller au moins un peu avec du fil et une aiguille.
Quelles qualités une bonne habilleuse doit-elle posséder ?
Il faut aimer le monde du spectacle et le contact avec les comédiens et les acteurs que l’on côtoie tous les jours et pas forcément dans les moments les plus calmes. Être réactif, savoir se tenir prêt à intervenir pour l’habillage ou la réparation d’un costume est également très important.
Discrétion, méticulosité et autonomie sont des savoir-être qui me paraissent également indispensables pour pouvoir accomplir correctement son travail.
Enfin, l’habilleuse peut être amenée à œuvrer avec vitesse, notamment lorsque les délais de changement de vêtements sont brefs. Il faut donc à la fois savoir travailler rapidement et s’organiser pour ne pas être pris au dépourvu.
Des conseils pour ceux qui voudraient se lancer ?
S’accrocher à son projet, ne pas se laisser abattre par les difficultés qui peuvent se présenter. C’est une profession difficile et exigeante, mais vraiment passionnante.
Il faut entretenir son réseau, le solliciter régulièrement pour se rappeler au bon souvenir des théâtres ou des opéras qui auraient besoin de vos services.
Être le meilleur possible, pour faire la différence et marquer les esprits par ses compétences et surtout bien se renseigner sur le statut d’intermittent du spectacle avant de se lancer dans cette aventure.
Une particularité du métier ?
Comme tous les métiers, il y en a plusieurs. Mais pour ce qui est de l’habillement, il arrive que l’on soit confronté à la nudité totale ou partielle d’un acteur ou d’une actrice. Mieux vaut y être préparé !
Une habilleuse peut-elle exercer dans d’autres domaines que le théâtre ou l’opéra ?
Oui. Nous avons déjà évoqué le cinéma, mais une habilleuse peut également exercer dans les défilés de mode, les concerts, les comédies musicales ou encore la télévision !
En bref, partout où les costumes sont présents.