Interview : Directeur de collection
16 novembre 2011
Gilles Guillon Directeur de collection Ravet Anceau Pouvez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours ? A la base, je viens du monde du journalisme. J'ai été journaliste pendant 22...
Société: Ravet Anceau
Pouvez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours ?
A la base, je viens du monde du journalisme. J'ai été journaliste pendant 22 ans, de 1982 à 2005. Après 10 ans de télévision et 12 ans de presse écrite, j'ai voulu me diversifier. Je suis parti en Italie et en Hollande, pour un groupe de presse qui souhaitait lancer de nouveaux magazines
j'ai notamment participé à la création d'un magazine de rock et d'un autre sur la formule 1. Ce que je faisais à ce moment-là, ça se rapprochait de l'édition, c'était de la mise en route de projets. Je suis vraiment intéressé par l'aspect créatif, alors quand Ravet Anceau m'a proposé ce poste, je n'ai pas hésité.
Comment s'est passée la transition ?
Je suis arrivé ici il y a trois ans, avec une mission : développer l'édition de livres grand public. Au départ, Ravet Anceau c'est surtout les cartes et les plans. Mais, la concurrence du GPS oblige à se diversifier.
Mon rôle était donc de lancer une nouvelle collection. J'ai d'abord développé une collection de livres de cuisine, puis une autre sur le régionalisme. Après cela, j'ai travaillé sur un projet qui me tient à cur : la collection « polars en Nord », des romans policiers régionaux. Au fil du temps, c'est devenue l'activité principale de Ravet Anceau. On a publié trente polars en trois ans, ce n'était pas prévu, mais il faut battre le fer tant qu'il est chaud. On est passé de deux livres par trimestre à deux livres par mois.
Mon rôle était donc de lancer une nouvelle collection. J'ai d'abord développé une collection de livres de cuisine, puis une autre sur le régionalisme. Après cela, j'ai travaillé sur un projet qui me tient à cur : la collection « polars en Nord », des romans policiers régionaux. Au fil du temps, c'est devenue l'activité principale de Ravet Anceau. On a publié trente polars en trois ans, ce n'était pas prévu, mais il faut battre le fer tant qu'il est chaud. On est passé de deux livres par trimestre à deux livres par mois.
En tant que directeur de collection, quelles sont vos activités ?
Je suis à l'origine de chaque bouquin. Je reçois et lis tous les manuscrits. S'ils sont intéressants et publiables, je les soumets au comité de lecture, composé de bénévoles amateurs de polars. En fonction de leurs remarques, on décide de les publier ou pas. Parfois, on peut demander à l'auteur de retravailler certains points de son roman.
Une fois qu'on a décidé de publier, je prépare le fichier pour le correcteur et, ensuite, ça part à la mise en page. Quand la version finale est faite, on transmet une version à l'auteur. S'il est d'accord, il nous retourne le bon à tirer et le livre est envoyé à l'imprimeur.
J'écris également le texte de la quatrième de couverture. Vient ensuite l'aspect plus commercial. Être éditeur, c'est passer 30 % de son temps à éditer, et le reste à vendre. Il faut bien faire savoir aux libraires que le livre est en vente.
Une fois qu'on a décidé de publier, je prépare le fichier pour le correcteur et, ensuite, ça part à la mise en page. Quand la version finale est faite, on transmet une version à l'auteur. S'il est d'accord, il nous retourne le bon à tirer et le livre est envoyé à l'imprimeur.
J'écris également le texte de la quatrième de couverture. Vient ensuite l'aspect plus commercial. Être éditeur, c'est passer 30 % de son temps à éditer, et le reste à vendre. Il faut bien faire savoir aux libraires que le livre est en vente.
Lancer une collection est un pari risqué
Pour « Polars en Nord », j'y croyais vraiment. L'idée était de parler de la région à travers le polar. Il y avait deux questions qui revenaient sans cesse autour de moi. La première était « où vas-tu trouver les auteurs ? ». Mais j'en avais vu sur les salons, j'avais déjà des contacts. La seconde était de savoir si les livres allaient trouver leurs lecteurs. A cela, je répondais qu'en Bretagne, en Provence, en Bourgogne et ailleurs, ce type de collection existait. Pourtant il n'y en avait pas dans le Nord.
On s'est lancé et ça a marché tout de suite. L'objectif était d'attendre les 1 500 exemplaires la première année. On en a vendu 6 000 en deux ans. Au niveau du résultat, nous n'avons rien à envier aux grandes maisons d'édition. On est sur deux créneaux qui marchent : le roman policier et le livre de poche.
On s'est lancé et ça a marché tout de suite. L'objectif était d'attendre les 1 500 exemplaires la première année. On en a vendu 6 000 en deux ans. Au niveau du résultat, nous n'avons rien à envier aux grandes maisons d'édition. On est sur deux créneaux qui marchent : le roman policier et le livre de poche.
Pour exercer ce métier, quelles sont les qualités indispensables ?
La curiosité, principalement. Il faut être constamment intéressé par la nouveauté. Quand je reçois un manuscrit, j'ai envie de savoir ce qu'il y a dedans. Il faut aussi de l'audace, parce qu'on doit oser mettre ses idées en application.
Je pense aussi qu'il faut avoir une réelle capacité d'adaptation, parce que chaque livre est une expérience nouvelle. On doit faire preuve d'imagination, chaque bouquin est un nouveau pari. On prend le risque de se planter.
Je pense aussi qu'il faut avoir une réelle capacité d'adaptation, parce que chaque livre est une expérience nouvelle. On doit faire preuve d'imagination, chaque bouquin est un nouveau pari. On prend le risque de se planter.
Enfin, auriez-vous des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient s'orienter vers la même voie ?
Ne pas compter son temps. J'ai toujours un manuscrit à portée de main, dans la voiture, à la maison
dès que j'ai un moment, je lis. Et puis, je pense aussi qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux !
M.I.26.05.08