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Interview : Aide Médico-psychologique

04 janvier 2016

Marie est AMP (Aide Médico-psychologique) depuis plusieurs années. Elle exerce actuellement son métier dans une maison de retraite, mais aimerait retrouver un poste auprès d'enfants avec un handicap. Lors d'un entretien, elle livre le paradoxe de sa profession.

Aide Médico-psychologique

Marie est AMP (Aide Médico-psychologique) depuis plusieurs années. Elle exerce actuellement son métier dans une maison de retraite, mais aimerait retrouver un poste auprès d'enfants avec un handicap. Lors d'un entretien, elle livre le paradoxe de sa profession.

Pourquoi avoir choisi d'être AMP et comment devient-on AMP ?

J'ai choisi cette voie un peu par hasard. N'ayant pas obtenu mon bac et après une année en école de dessin, je voulais me réorienter. En feuilletant une brochure, je suis tombée sur le métier d'Aide Médico-psychologique et j'ai décidé de me lancer. Pour devenir AMP, il faut passer un concours. Il y a un oral et un écrit, qui font principalement appel à la culture générale. Ensuite, on entre en formation pendant environ 1 an, et on effectue deux stages. Il est conseillé d'en consacrer un au milieu du handicap et l'autre à la gériatrie. Enfin, il y a différentes épreuves à passer avec des matières diverses, notamment en psychologie, accompagnement mais aussi législation autour de la vie et de la mort.

 

Comment t'occupes-tu de tes résidents au quotidien ?

Dans la maison de retraite où je travaille, mes missions consistent principalement à faire la toilette et nourrir les résidents. Nous sommes peu d'AMP donc il faut suivre un planning strict et assez serré. On essaye de faire un peu la conversation quand leur état le permet, et parfois on organise des animations. Par exemple, j'ai fait il y a quelques temps un atelier bande-dessinée avec les résidents.

Quel aspect préfères-tu dans ton métier ?

Voir l'évolution des patients et que le travail que l'on a fourni a porté ses fruits. Je me souviens m'être occupée d'un enfant autiste qui ne prononçait qu'un seul mot. Avec des pictogrammes, j'ai réussi à lui apprendre d'autres mots. Ce progrès lui a permis de s'ouvrir un peu plus à la communication avec les autres. J'aime aussi ce rôle de soutien que l'on peut avoir. Encourager, et échanger avec les résidents.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles tu es confrontée ?

Du fait de travailler dans des structures spécialisées, nous sommes beaucoup confrontés à la violence. Tant verbale que physique. Il faut être fort pour parer toute éventualité. Il y a aussi le fait d'être en sous-effectif. Le planning se charge, et on passe moins de temps avec les résidents. Pourtant, il faut garder le côté humain, même quand on est fatigué ou qu'il y a des tensions soit dans l'équipe soit directement avec les résidents. Il se peut que le courant ne passe pas entre un résident et une AMP. Dans ces cas-là, on essaye de changer quand c'est possible. Et puis, il y a bien sûr la mort. Au départ c'est difficile, on s'attache, on encourage toujours les résidents au quotidien. Mais il faut mettre un minimum de distance, cet aspect est malheureusement inéluctable. Le plus difficile maintenant, c'est d'accompagner les familles dans leur deuil.

 

Quels conseils donnerais-tu à une future AMP ?

D'être courageuse ! Et très très patiente. D'être à l'écoute, et d'avoir le sens de l'observation. Parfois les résidents ne disent pas tout de leur état de santé. Bien les connaître et observer leur comportement permet parfois de déceler un dysfonctionnement ou d'aider les médecins à poser un diagnostic. Enfin, avoir une grande capacité d'adaptation. Car il faut effectuer toutes les tâches du quotidien en fonction de l'état de santé physique et mental des résidents. Il faut savoir leur parler, mais aussi se taire quand il le faut. J'aime mon métier, mais il faut reconnaître que ce n'est pas un métier facile. Il faut vraiment vouloir le faire.

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