Interview : TÉMOIGNAGE EXPOSANT : ANNE AUGEARD - ACCOMPAGNATRICE EN TRANSITION PROFESSIONNELLE
"Je propose des accompagnements individuels, en toute confidentialité, principalement en présentiel"
Vous êtes une professionnelle de l’accompagnement des personnes dans leur transition professionnelle. Quels services proposez-vous à ces personnes ?
J’accompagne les personnes en transition professionnelle ou en questionnement sur une éventuelle transition depuis une vingtaine d’années.
Je propose le bilan de compétences qui a pour objet d’élaborer un ou des projets professionnels. La demande peut émaner de différentes situations : l’ennui, l’absence d’évolution, la perte de valeurs par rapport au métier ou au secteur d’activités, une perte de capacité physique …dans tous les cas, il s’agit d’une demande individuelle. Que les personnes aient des idées de nouvelle orientation ou pas, l’intérêt du bilan de compétences est de se poser, se centrer sur soi, conscientiser ses forces et ses faiblesses pour se projeter dans un avenir professionnel réaliste et réalisable. Ma présence permet la prise de recul et d’acquérir la méthodologie nécessaire à la réflexion et aux recherches.
Je propose également l’accompagnement en Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) dont la finalité est d’obtenir un diplôme selon un principe de reconnaissance des compétences développées au cours des expériences. Après l’identification du diplôme à viser, j’aide les candidats à démontrer, souvent au travers d’un écrit, leurs compétences en les amenant à faire le récit des situations professionnelles rencontrées et produire une analyse de leur parcours. L’accompagnement inclut aussi la préparation à la soutenance orale devant le jury. Ma présence a pour intérêt de guider l’écriture, éviter les écueils, bien répondre aux attendus des jurys, rythmer et discipliner le travail demandé au candidat et maintenir la motivation.
J’accompagne aussi des personnes proches de leur départ en retraite pour les préparer à cette transition de vie : comment garder un rythme, quelles activités mener, quelle priorité se donner …En effet, cette transition peut être vécue comme déstabilisante car de nombreux repères disparaissent, voire elle peut être anxiogène pour certains. Y réfléchir 1 à 2 ans en amont du départ permet de se positionner dans la nouvelle situation sociale qu’il génère.
Ciblez-vous un profil de candidat en particulier ?
Toute personne peut s’engager dans le bilan de compétences qu’elle soit en transition choisie ou subie, qu’elle ait des idées de projet ou non.
Pour ce qui concerne la VAE, tout candidat à cette démarche doit justifier d’avoir exercé pendant 1 an à temps plein les activités du diplôme.
Le statut n’a pas d’importance : salarié du privé ou du public, demandeur d’emploi ; seules les sources de financement seront différentes.
Comment se déroulent ces accompagnements ? combien de temps dure le processus de transition en moyenne ?
Je propose des accompagnements individuels, en toute confidentialité, principalement en présentiel (la visio peut être adaptée à l’accompagnement en VAE mais peu au bilan de compétences). Les séances durent de 1h30 à 3 heures pour une durée totale de 24 heures en général.
Un bilan est réalisé sur 8 à 10 semaines à raison d’une séance hebdomadaire. Un accompagnement en VAE s’inscrit sur plusieurs mois (4 à 12 mois) à raison d’une séance toutes les 3 semaines environ. La fin du bilan ne signifie en général pas la mise en œuvre du projet identifié. Il peut rester des informations à collecter, un dossier de prise en charge à monter, des enquêtes métier à poursuivre …en tout cas, je reste en lien avec la personne accompagnée.
Je m’adapte aux demandes spécifiques (des séances plus courtes ou plus longues, une durée inférieure à 24 heures, un rythme plus ou moins soutenu, …). Je veille à maintenir la motivation de la personne accompagnée.
On parle beaucoup de volonté de changements professionnels après la période Covid chez certains. Avez-vous ressenti cette même tendance ?
Cette période a bouleversé les fonctionnements du travail. Chez certains, elle a généré une charge de travail intense ; chez d’autres, la reprise après la rupture a été difficile (reprise des transports, systématisation du télétravail pas forcément souhaitée) ; pour certains, le travail a été brutalement arrêté (tourisme, culture, restauration)…Cette période a amené les personnes à questionner la place du travail dans leur vie : de quoi j’ai besoin ? qu’est-ce qui me fait vibrer ? quelles sont mes priorités ? Questions auxquelles le bilan de compétences permet de répondre et transitions qui peuvent être facilitées par l’obtention d’un diplôme.
La question du sens au travail apparaît partout. Chacun en a sa définition mais elle touche toutes les tranches d’âge.
"Tours est une ville dynamique sur les sujets de l'insertion, l'emploi, la formation et l'orientation"
Vous participez pour la 1ère fois aux « 24h pour l’emploi et la formation ». Pourquoi est-ce important pour vous d’être présente à cet évènement cette année ?
Je suis un peu gênée par cette question, biaisée dans le sens que c’est la 1ère fois que ce salon est organisé à Tours.
Tours est une ville dynamique sur les sujets de l’insertion, l’emploi, la formation et l’orientation. Ma bonne connaissance des acteurs du territoire et mes liens constants avec eux depuis 20 ans me permet de bénéficier d’une notoriété. Mais la concurrence est rude et le nombre de personnes désireuses d’être accompagnées ne s’accroît pas aussi vite que les solutions proposées.
J’attache donc de l’importance à être bien visible , à montrer que j’accompagne en présentiel, que je me forme en continu ; être présente physiquement sur ce salon, permet de donner à voir la personne qui va accompagner.