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Interview : Rédacteur des débats

22 janvier 2018

Julien a 27 ans. Il a d'abord commencé comme Freelance dans la rédaction, avant de décrocher un CDI. Il répond à quelques questions sur ce métier encore peu connu !

Rédacteur des débats

Julien a 27 ans. Il a d'abord commencé comme Freelance dans la rédaction, avant de décrocher un CDI. Il répond à quelques questions sur ce métier encore peu connu !

 

Typiquement, comment se passe une mission ?

Les missions sont généralement transmises via une interface intranet. Il peut s’agir de missions sur site, ou de missions à partir d’enregistrements.

Dans le premier cas, je me rends chez le client, installe mes enregistreurs numériques (l’un d’eux me sert d’assurance) et je prends mes notes à l’ordinateur. Lors de la réunion, le rôle du rédacteur est de garantir la neutralité du compte rendu. Il ne doit donc pas intervenir dans les échanges, sauf pour répondre à une question ou contribuer au « maintien de l’ordre » durant la séance : impossible de réaliser un bon compte rendu si trois discussions ont lieu en même temps, ou que les participants tentent de parler par-dessus les autres !

De retour chez moi, je mets en forme mes notes, suivant les instructions du client : mise en page, styles de paragraphes, et surtout nombre de pages par heure. C’est en fonction de ce niveau de retraitement que le montant de la prestation est calculé. Notons que dans le métier, une page correspond à 410 mots.

Dans le second cas, je n’ai qu’à lancer les enregistrements et commencer le compte rendu. C’est en général plus long : un enregistrement, même de bonne qualité, n’est jamais aussi clair qu’une personne qui parle dans la même pièce. Il faut parfois réécouter plusieurs fois certains passages pour les comprendre, à cause de bruits parasites ou d’un trop faible niveau de son.

 

Quels sont les aspects positifs de ce métier ?

Pour moi, le principal aspect positif de ce métier, c’est la diversité des sujets. Aucune réunion ne se déroule exactement comme une autre. Les thématiques qui y sont traitées sont souvent différentes, et chaque équipe de direction a sa propre manière de les aborder. C’est de fait un métier enrichissant.

C’est également un métier qui offre une certaine flexibilité. Tout d’abord, il peut s’exercer en télétravail. D’une manière générale, il est possible d’organiser son temps de travail de manière un peu plus libre que dans un bureau, même s’il faut bien sûr respecter des horaires « normaux » : pas question de travailler de nuit ou sur les week-ends.

Un rédacteur est souvent affecté à un secteur géographique ou un portefeuille de clients. Cette diversité donne également l’occasion d’effectuer de nombreux déplacements. En ce qui me concerne, j’apprécie l’opportunité de me rendre dans différentes villes, dans lesquelles je n’aurais peut-être jamais mis les pieds autrement. C’est aussi une manière de découvrir sa propre région.

Enfin, c’est un milieu où la qualité du travail est fortement valorisée. Un rédacteur travaillant vite et bien peut assez fortement augmenter sa rémunération. C’est toujours gratifiant.

 

Et les difficultés les plus souvent rencontrées ?

Intervenir dans une entreprise où les employés sont en conflit ouvert avec la direction est toujours délicat. Cependant, il faut savoir rester dans le rôle de « témoin actif », comme je l’expliquais plus tôt.

Autre difficulté : le trajet. Un dysfonctionnement des transports publics ou une circulation dense peuvent entraîner des retards, c’est pourquoi il faut toujours prévoir d’arriver en avance, quitte à attendre le début de la réunion en travaillant sur autre chose.

Dans le cas d’un travail à partir des enregistrements du client, la difficulté vient souvent de leur piètre qualité. Un smartphone ne dispose pas des mêmes capacités qu’un enregistreur numérique. Ajoutez à cela un intervenant parlant très bas, des bruits de feuilles, de chaise, ou le cliquetis d’un stylo-bille, et certains passages deviennent très difficiles à exploiter. Il faut malgré tout tenter d’en extraire autant d’informations que possible, la mention « inaudible » ne devant être utilisée qu’en dernier recours.

 

Une anecdote à ce propos ?

Certains participants essayent parfois de « saboter » le compte rendu. J’ai par exemple été forcé de rappeler à l’ordre un représentant du personnel qui imitait des animaux à proximité d’un de mes micros. Ce genre de situations reste, heureusement, extrêmement rare.

 

Quelles sont les qualités indispensables pour exercer ce métier ?

C’est un métier qui nécessite un certain nombre de qualités, également importantes :

  • La ponctualité est de mise. Il faut arriver à l’heure sur le site de la réunion, et surtout rendre les procès-verbaux des réunions en temps et en heure.
  • De fait, il faut être organisé, sans quoi la prise de note comme la rédaction ne pourront s’effectuer dans de bonnes conditions, ou dans les délais impartis.
  • Disposer d’un bon esprit de synthèse est d’un grand secours. Toutes les informations ne sont pas également importantes, et il faudra sélectionner les plus pertinentes selon le niveau de retraitement.
  • Bien sûr, il faut savoir écrire. La syntaxe, la grammaire et l’orthographe font partie des critères distinguant un bon compte rendu d’un compte rendu moyen. Bien sûr, un certain nombre de logiciels existent et sont une aide appréciable.
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