Voilà le pendant bien contradictoire des réseaux dits sociaux : un vague sentiment, mais pourtant bien présent, de solitude peut s'emparer de l'utilisateur. On y expose sa vie, que l'on aime mettre en scène pour obtenir un maximum de petits sourires électroniques. On y cultive une personnalité, que l'on compare à celle de ses coreligionnaires, en désespérant d'introniser un « life style » à mettre la bave aux lèvres. Le téléphone vibre et interpelle à la moindre notification. C'est le bonheur de partager virtuellement des vies rêvées mais justement, souvent implacablement irréelles. Au final, peu d'interactions interpersonnelles en découlent, et l'on s'isole trop fréquemment derrière l'écran.
Parfois, il s'agit simplement d'un réseau d'informations, ou professionnel, d'un moyen de garder le contact avec une personne éloignée. A l'heure de la méfiance et de la défiance, on finit par ne plus savoir aborder le sourire ou le regard d'une personne croisée au détour d'un carrefour bien fréquenté. Et le contact s'égare en flots de virtualités. Mais peut-être aussi n'est-ce que la plume du jour qui s'égare, et que le conte n'est pas vrai, qu'il y a autant d'usages que de comptes d'usagers. De quoi en tout cas nous les faire partager.
Car chez L4M, les annonces virtuelles donnent souvent lieu à de vraies poignées de main.
G. Deprecq
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