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Interview : Formateur d'adultes

03 octobre 2012

Jérôme Deiss Formateur CATIC AFPA Lille-Lomme Se former sans cesse pour former au mieux, tel est le credo de Jérôme Deiss, formateur à l'AFPA de Lomme. Chargé de la formation CATICCATIC : Conseiller...

Formateur d'adultes

Société: AFPA Lille-Lomme

Se former sans cesse pour former au mieux, tel est le credo de Jérôme Deiss, formateur à l'AFPA de Lomme. Chargé de la formation CATIC1 et chef de projet FOAD, il a accepté de nous recevoir pour parler de ce métier en perpétuelle évolution.

En quelques mots, quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

Au départ, je ne me destinais pas vraiment à devenir formateur. J'ai d'abord fait une maîtrise de géographie, suite à quoi j'ai obtenu un poste dans le multimédia, pour m'occuper de tout ce qui concernait le développement environnemental sur le littoral dunkerquois. J'ai également fait mon service militaire dans le domaine du multimédia. Ensuite, comme tout le monde, j'ai déposé un CV à l'ANPE et c'est là que j'ai été contacté par l'AFPA pour devenir formateur.

Comment accède-t-on au métier ?

En ce qui me concerne, à l'AFPA, je devais justifier de cinq années de métier. J'ai ensuite dû passer des tests psychologiques, puis des tests à la direction de l'ingénierie pour devenir formateur. Mais, on peut aussi faire une formation au métier de formateur. Une fois en poste, après six mois, on doit construire un parcours pédagogique, avec l'appui des ingénieurs de formation.

Concrètement, en quoi consiste le métier de formateur ?

Je forme des futurs conseillers en informatique. Comme il s'agit d'une formation ouverte et à distance (FOAD), une partie seulement s'effectue dans les locaux de l'AFPA. En tant que formateurs, on va dispenser le cours en s'approchant le plus possible du métier : aspects techniques, pédagogie tournée vers le geste professionnel,… La première mission du formateur, c'est d'amener la personne vers l'emploi.
Les cours sont basés sur un référentiel de formation qui est établi par les formateurs et les ingénieurs de formation. Pour toutes les formations qui aboutissent à un titre, les référentiels sont revus tous les cinq ans. Mais des parties peuvent changer plus rapidement, si la discipline a évolué et qu'elles sont devenues obsolètes.
Nous sommes aussi là pour donner ou redonner toute la motivation nécessaire à nos stagiaires, pour qu'ils s'investissent et continuent la formation. On les encadre également durant leurs périodes en entreprises

Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir formateur ?

Tout simplement, je dirais la passion. Il faut aimer l'idée de transmettre un savoir à des publics divers, venant de tous horizons.
Il ne faut pas être quelqu'un de fermé. C'est important de prendre plaisir à communiquer avec ses pairs et avec les stagiaires pour pouvoir évoluer. Personnellement, je me remets continuellement en question, ce qui me permet d'avoir une approche différente et de m'adapter au fil du temps. Le formateur ne sait pas tout, naturellement, mais il doit être curieux de sa propre discipline.
Il faut aussi avoir un certain sens des priorités. Parfois, les demandes des stagiaires dépassent le référentiel de formation, nous devons donc les canaliser. Un stagiaire, ce n'est pas un vase à remplir, c'est un feu à allumer.

Quels sont les avantages et inconvénients de la profession ?

C'est un métier passionnant, et même si le contenu de la formation ne change pas pendant cinq ans, ce ne sont jamais les mêmes stagiaires. On a affaire à des hommes et des femmes de tous âges, venant de parcours très différents les uns des autres. Il y a donc autant de méthodes que de stagiaires.
Quand on est formateur, on accompagne des gens dans leur insertion professionnelle. Et qu'y a-t-il de plus beau que de donner à quelqu'un les clés pour qu'il trouve un travail ? Au-delà du titre qu'ils peuvent obtenir, ma satisfaction, c'est que les stagiaires décrochent un poste après leur formation. Au niveau des inconvénients, on pourrait dire que c'est un métier très prenant. Ce n'est pas forcément un problème quand on fait ce métier avec passion, mais il faut en être conscient. Il ne faut pas croire que la journée d'un formateur s'arrête à 17 heures. Il faut savoir prendre le temps de faire des formations, pour s'initier à des nouveaux outils et à de nouvelles techniques.

Pour finir, avez-vous des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient se tourner vers le métier de formateur ?

La veille permanente ! C'est-à-dire se tenir sans cesse informé des évolutions du métier. Il faut être au cœur de sa discipline quasiment à « l'instant +1 ».
Et puis, la plupart des gens qui travaillent ne pensent pas aux métiers de la formation. Ils se disent que si l'Education Nationale ne forme pas à certaines techniques, personne ne le fait. Mais il existe différents organismes qui pourraient avoir besoin d'eux. Il ne faut donc pas hésiter à démarcher les centres, à envoyer des candidatures spontanées. Même s'il est vrai que beaucoup de postes sont d'abord proposés en interne, c'est une démarche qui peut être payante.
M.I.25.02.08

1 - CATIC : Conseiller assistant en technologie de l'information et de la communication.

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