Dossier : Les métiers de la psychologie
Aujourd'hui, la psychologie est partout : presse magazine, télévision, radio,... On dit même que dans la vie de tous les jours il faut être « psychologue ». Tout cela nous ferait presque oublier que la psychologie est, avant toute chose, une affaire de professionnels.
Psychologue, psychothérapeute, psychanalyste, nous avons trop souvent tendance à les confondre. Il s'agit pourtant de pratiques bien différentes les unes des autres. Il convient donc, avant tout, de faire un point rapide sur chacune d'entre elles.
Les différents types de "Psys"
Le psychologue, d'abord, exerce soit en cabinet, soit dans des organismes publics ou privés (hôpitaux, centres sociaux, entreprises,...). Sa nomination entre dans un cadre légal strict : il doit justifier d'une formation reconnue par la loi pour pouvoir exercer, c'est-à-dire, un Master professionnel de psychologie ou un diplôme équivalent. Il étudie les faits psychiques pour améliorer la qualité de vie du patient.
Le métier de psychanalyste n'est pas réglementé par la loi. Cependant, pour être reconnu par ses pairs, il faut que le praticien lui-même soit passé par une analyse. La psychanalyse est essentiellement basée sur la parole.
Le psychothérapeute doit, lui aussi, avoir suivi une psychothérapie. Il doit également, depuis la loi de 2004, être inscrit sur le registre national des psychothérapeutes, et avoir suivi un certain nombre d'enseignements théoriques dans des instituts reconnus. Enfin, le psychiatre doit être titulaire d'un doctorat en médecine, spécialisé en psychiatrie. Lui seul est habilité à faire des prescriptions médicamenteuses.
Psychanalyste et psychothérapeute sont généralement des activités complémentaires aux métiers de psychologue ou de psychiatre.
Les différents visages du psychologue
De tous ces métiers, le plus couru est sans conteste celui de psychologue. Si vous souhaitez vous orienter vers cette profession, il vous faut cependant savoir que les psychologues enchaînent généralement des postes précaires avant de trouver un contrat stable.
La plupart du temps, le psychologue est spécialisé : psychologie sociale, clinique, expérimentale, générationnelle ou encore psychopathologie. C'est de cette spécialisation que vont dépendre ses conditions d'exercice. En effet, les psychologues officiant en cabinet privé ne constituent qu'une partie minime de la fonction. Une majorité travaille dans les hôpitaux ou les cliniques. En liaison permanente avec l'équipe soignante, il encadre le patient du point de vue de sa réhabilitation psychique, c'est aussi lui qui se retrouve face aux familles quand celles-ci ont besoin d'une assistance psychologique. On trouve également des postes de psychologues dans les instituts à vocation sociale ou les centres médico-éducatifs. Cependant, il s'agit rarement de places à temps plein, mais de permanences. Aussi est-il nécessaire de jongler entre différents employeurs et donc, souvent, de faire preuve d'une grande mobilité.
Hors du secteur proprement sanitaire et social, les écoles sont également des environnements possibles pour ce type d'emploi. Le psychologue scolaire prévient les comportements jugés sensibles et les difficultés en maternelle et en primaire. Il doit être titulaire d'une licence de psychologie et justifier de trois années d'expérience en professorat des écoles. C'est justement cette connaissance pratique du milieu scolaire qui fait de lui un interlocuteur privilégié, notamment en cas de difficultés relationnelles entre élève et professeur. Des perspectives d'avenir s'ouvrent devant vous si vous vous tournez vers ce métier : rares sont les professeurs des écoles venant d'un cursus en psychologie, les INSPE étant plutôt remplis d'étudiants en Lettres et Sciences humaines. Les départs en retraites vont pourtant se succéder. Des opportunités seront donc à saisir dans les années à venir. Les conseillers d'orientation psychologues doivent eux aussi être titulaires d'un bac+3 en psychologie, complété d'une formation spécialisée dans l'un des quatre centres de formation en France (Lille, Aix Marseille, Rennes et Paris). C'est lui qui va non seulement aider les élèves à trouver leur voie, mais également assurer un suivi pour certains cas particuliers.
QUAND LA PSYCHOLOGIE ENTRE DANS L'ENTREPRISE
En entreprise aussi, il arrive que l'on croise des psychologues. Leur rôle sera, comme dans n'importe quelle autre structure, de proposer une permanence et de suivre le parcours des employés. Le psychologue d'entreprise participe également au travail de la cellule ressources humaines. Ces postes se retrouvent pour large part dans les grandes compagnies, ce qui rend l'accès à la profession particulièrement compétitif. Un diplôme de deuxième ou troisième cycle en psychologie sociale et du travail peut aisément se voir damer le point par un cursus en école de commerce et en IEP. Les entreprises privilégiant souvent les profils de spécialistes en gestion du personnel à ceux de psychologues.
Néanmoins, on peut réussir à se faire une place dans le monde de l'entreprise sans pour autant y faire valoir son titre de psychologue. Avec le développement des cabinets de conseil, des compétences pointues en psychologie peuvent devenir un atout majeur pour un consultant. Que l'on parle de consulting en ressources humaines, en communication et marketing ou encore en management, la psychologie, notamment sociale, constitue un socle de connaissance fondamental.
Enfin, une nouvelle discipline se développe et tend les bras aux plus passionnés : le coaching. Ce qui existait depuis longtemps pour le sport de haut niveau s'applique aujourd'hui au monde de l'entreprise. Le coach a pour mission de stimuler et d'accompagner la personne dont il s'occupe, en s'adaptant à ses besoins et à son projet. Même si aucune formation spécifique n'est attendue, des compétences en psychologie sont évidemment bienvenues. Mais surtout un aplomb à toute épreuve et des expériences multiples permettent d'asseoir sa réputation, et donc de développer sa carrière.