Annuler

Dossier : Instruire aujourd'hui, quelles différences ?

05 mai 2022

Avec l'arrivée du numérique à l'école, est-ce que la manière d'enseigner a changé ?

Instruire aujourd'hui, quelles différences ?

Du plus jeune âge à la majorité – parfois plus pour les professeurs qui n'en sortent qu'à la retraite, tout un chacun est passé par les bancs de l’école. Instruction et parfois éducation sont, comme beaucoup d'autres domaines professionnels, confrontés au virage numérique. Ainsi, la présence de tablettes et tableaux tactiles est de plus en plus monnaie courante dans les écoles primaires.

 MILIEU ÉMAILLÉ DE NOMBREUSES RÉFORMES

Elles ne sont pas passées inaperçues, les réformes de l'enseignement scolaire primaire et secondaire. On ne mettra pas d'huile sur le feu de ces débats. L'idée est plutôt de donner un aperçu objectif de leur évolution.

-En 2008 : la réforme du passage à la semaine de quatre jours a entraîné la suppression des cours le samedi matin pour les écoles primaires,

- 24 janvier 2013 : une meilleure répartition des heures de classe le matin, à des moments où la concentration des élèves est maximale. Un décret de mai 2014 entérine cette décision et assouplit les conditions de répartition des heures de classe pour permettre une application à 100% de la réforme,

- Rentrée 2014: la réforme est appliquée 100%.

De la même manière, les programmes sont modifiés et adaptés aux exigences du monde actuel. Un exemple ? Les langues étrangères qui n'étaient enseignées que durant les dernières années de l'enseignement primaire le sont maintenant tout au long de l'école élémentaire par une initiation puis un approfondissement. De la même manière, un apprentissage et une éducation à l'univers numérique sont maintenant prévus pour répondre aux nécessités de note société hyper-connectée.

En bref, côté réformes institutionnelles, d'importants changements ont été mis en œuvre. D'autres sont en projet. Et ensuite ? L'avenir nous le dira.

 PISTES PÉDAGOGIQUES EN CONSTANTE ÉVOLUTION

La manière d'appréhender l'enseignement en France a beaucoup évolué avec le temps. Il y a quelques décennies, le rôle de l'élève dans le processus d'apprentissage était essentiellement passif. De nos jours, son implication est beaucoup plus forte et mise sur sa participation active.

Le changement dans ces méthodes intervient à la suite du mouvement de 1968. La place de l'élève comme récepteur des enseignements sans interaction avec le professeur a été remise en cause. De nouvelles réflexions pédagogiques ont dessiné l'éducation telle qu'on la connaît aujourd'hui :

- La méthode Freinet : basée sur l'expression libre de la créativité des enfants,

- La méthode Montessori : qui vise le développement sensoriel et kinesthésique de l'enfant.

Le gouvernement de Lionel Jospin a promulgué une loi en 1989 qui a formellement placé l'enfant au centre de l'éducation qui forme des citoyens en plus de former de futurs adultes cultivés et apte à entrer dans le monde du travail.

Le ludique a pris une place de plus en plus importante dans l'enseignement primaire. Dès l'école maternelle, les enfants sont stimulés par des ateliers créatifs, des jeux et des chants. Et n'oublions pas la fameuse réforme du rythme scolaire qui enjoint les enfants à participer l'après-midi à des ateliers périscolaires. Création d'emplois – il faut bien animer ces activités, développement intellectuel de l'enfant. Que demander de plus ?

Ainsi, la position de l'enfant à l'école et la manière d'envisager l'enseignement des connaissances ont bien changé depuis les années 1970.

 DU NUMÉRIQUE À L'ÉCOLE !

Loin d'être un secret d'État, le numérique s'est aménagé une place à l'école primaire. Tablettes connectées à internet, tableaux tactiles, les enfants y sont de plus en plus confrontés. Beaucoup s'inquiètent de voir les enfants utilisant des écrans au sein même de l'établissement scolaire. Au contraire, les confronter au numérique et à internet leur permettra d'acquérir une éducation aux bons comportements à adopter.

Mieux vaut prévenir que guérir dit le dicton. Mieux vaut donc anticiper les risques présentés par Internet et apprendre aux enfants à s'en prémunir et à se méfier. Les professeurs ont donc une mission préventive à propos des risques pouvant exister sur le web pour des mineurs. Cette préparation est essentielle et leur permettra d'user en toute sécurité des informations disponibles pour acquérir de nouvelles connaissances et développer leur créativité.

La crise sanitaire a accéléré ce processus de l'implantation du numérique au sein des écoles. En effet, cette fois-ci, les professeurs n'avaient clairement pas le choix et ont dû apprendre à enseigner avec les ordinateurs, mais aussi gérer à une classe en visioconférence. Cette arrivée, forcée du numérique dans le quotidien des élèves, a aussi montré les limites du numérique dans l'enseignement. On a pu voir notamment qu'il était difficile pour les élèves vivants loin des grandes villes, d'accéder aux différents cours à cause d'Internet. De ce fait, nous pouvons dire que le numérique à l'école a mis en lumière plusieurs aspects positifs, mais qu'il ne remplacera pas, ou difficilement, l'enseignement en face-à-face.

« Il faut vivre avec son temps » semble l'expression la plus indiquée pour résumer l'évolution de l'enseignement en France sur les dernières décennies. Difficile d'envisager ce que sera l'école de demain. De toute manière, le changement, c'est tout le temps !

Instruire aujourd'hui, quelles différences ?