Avec l'annonce des prochaines élections européennes, et le lancement de la campagne, une douce rengaine revient aux oreilles des futurs électeurs. Comme une petite sourdine, un bruit de fond, qui revient lors de chaque passage aux urnes. Des refrains sans mélodie, chantés comme des slogans répétés à l'envi comme ces rappels publicitaires qui font pénétrer dans les cerveaux une marque à grands coups de marteau. La première injonction invoque une mobilisation sans faille de chaque porteur de petit bout de papier griffonné d'un nom portant les armoiries du parti chéri. Invité à déléguer au plus beau, au plus clinquant, la magie de sa propre réflexion, de ses propres convictions. Il est élégant, fera bien le boulot. Le plateau télé, cacahuètes et chips, attend comme il se doit à côté du frigo, que des mains désormais vides de contenu viennent y puiser un sens à la déglutition.
Refrain suivant, élément finalement le plus important de chaque programme électoral, basé sur la simple ambition de construire, non un projet, mais un barrage aux autres candidats. Étrange sentiment que de fonder une conviction sur le simple rejet, sur un mur qu'il faut échafauder. Pas de débat, juste la haine comme candidat. Version manichéenne d'un monde pourtant si nuancé. Il faut s'en contenter. Il paraît qu'on a les politiques qu'on mérite. Peut-être est-il temps de s'interroger.
Reste que chez L4M, le candidat est polymorphe, accepté sous toutes ses formes, afin de l'accompagner vers un emploi, un métier qui corresponde au mieux à toutes ses nuances.
G. Deprecq
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