Pendant que les gilets jaunes défilent et que les gouvernements continuent de creuser, toujours plus profond, le ventre de la terre pour y puiser les dernières ressources, une douce insouciance berce les foyers. Noël approche, faut pas s'inquiéter. Et déjà les slogans matraquent le bonheur à coup de hauts-parleurs, les étoiles dans les yeux de quelques promeneurs, les accents aux verbes des beaux-parleurs. On nous prévoit la vie, la belle, l'américaine ! Le « black friday », mode incongrue d'outre Atlantique, persuade que l'heure est désormais venue d'accourir, remplir l'envie ventrue. C'est les soldes, les vrais, les fracassants. Tout cela sera rendu pour peu qu'une petite place se fasse parmi tous ces objets déjà accumulés. Mais ce « vendredi noir », littéralement traduit, se veut de monde dans les allées. Pourtant, il résonne comme couleur d'idées, noires parfois elles aussi, qu'on aime à broyer. Le parallèle est là.
Chez L4M, pas de soldes, personne pour se presser d'écraser d'autres pieds, de bagarrer pour des objets. Juste, sereinement, rechercher, de son bureau ou de son canapé, le bonne annonce où postuler.
G. Deprecq
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