Le matin est événement dans chaque journée. C'est aussi l'heure du premier choix, de quel pied se lever. Faire le point sur les rêves et la nuit enchantée, revivre quelques instants où l'on volait, flottait, dansait dans un champ de blé non pestiféré. Peut-être, parfois, un baiser échangé. Des moments échangés à la réalité. Et puis cette autre option, regarder l'écran bleuté de ses applications, jeter le nez dans la télévision, écouter l'urgence de perdre qui on est. Alors sur les écrans défilent pêle-mêle mise à jour des nouvelles, début de l'anxiété, ou paradis de la consommation. Publicité à l'envi, télé achat sur toutes les chaînes, indiquant comment cuisiner gras dans une poêle qui n'accroche pas, comment s'abdominer, se conformer à l'image idéale d'une société où l'apparence fait le progrès. Et où placer ce dernier billet durement gagné, frénésie d'acheter, être à la mode, être raccord, pour enfin exister. Et s'en aller, le front baissé, perdu dans une idée de soi qui n'est plus de nous. C'est un choix, celui du matin, le premier de la journée. Il détermine les couleurs qu'on souhaite lui donner.
Pour L4M, le choix est fait. Il va de se laisser porter par l'importance de ses projets, ceux qui se rêvent et font planer.
G. Deprecq
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