La sémantique et le verbe recèlent bien des mystères. Pour le commun des mortels, pris à défaut ou la main dans le sac, le terme « condamner » s'accompagne bien souvent d'une sanction, plus ou moins importante. Une punition, souvent pécuniaire, qui fait passer sans détour la main du contrevenant du sac de son forfait à la poche de ses économies. Ainsi, l'individu mal garé, pour l'exemple le plus léger, se voit condamné à se délester de quelques billets. Et gare, si l'amende n'est pas payée dans les délais. Et puis il y a la condamnation sympathique, de convenance, amicale, de connivence. On entend ainsi souvent des voix se lever, condamner l'exil fiscal, par exemple, immoral, mais légal. Ou condamner la guerre, en vendant des armes, immoral mais légal. Ou encore condamner la spéculation abusive, entraînant parfois l'éclatement de bulles financières, immoral, mais légal. Et les exemples sont légion, cohorte d'indignations de façade, sourcils froncés et ton élevé, le timbre altier. Bizarrement, ce sont bien souvent ces mêmes voix qui font les lois, en possèdent les leviers. A croire qu'il manque d'une dose de moralité dans la légalité. Même si cette réflexion reste purement spéculative...
Quoi qu'il en soit, sur L4M, pas de jeu de mot, de double sens ou de mystère. Ici, le terme emploi est bien... employé.
G. Deprecq
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