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Interview : Fleuriste

16 novembre 2011
Caroline Beutin Gérante d'un commerce de fleurs Aux Herbes Folles Quel parcours scolaire avez-vous suivi ? Après un Bac L avec pour option les mathématiques, j'ai suivi un CAP...
Fleuriste

Société: Aux Herbes Folles

Quel parcours scolaire avez-vous suivi ?

Après un Bac L avec pour option les mathématiques, j'ai suivi un CAP et un BP (Brevet professionnel) fleuriste de deux ans chacun. Ces deux formations se sont faites en alternance, avec environ les trois-quarts du temps passés en entreprise.

Vous êtes ensuite entrée sur le marché du travail…

En fait, c'est lors de ma deuxième année de BP que j'ai repris le magasin, mes patrons partaient en retraite et j'en ai profité car je voulais vraiment m'installer.

Comment se compose une journée type de fleuriste ?

Il faut savoir que la vente ne représente que 20 % de notre temps, le reste étant consacré à la préparation, au nettoyage, à l'achat…
Je pense aussi qu'il est nécessaire de préciser que nous travaillons dans le froid et dans la saleté, nous ne faisons pas exclusivement de la création. Beaucoup s'en étonnent lorsqu'ils entament une formation de CAP ou de BP.

Quelles sont les qualités indispensables d'un fleuriste ?

Il faut être persévérant, courageux car le nombre d'heures de travail par semaine est important. Avoir un certain sens du relationnel est indispensable dans les métiers du commerce, il faut savoir prendre sur soi les jours où on n'a pas le moral.
Il faut se montrer créatif lors de la préparation des bouquets et savoir se remettre en question car la concurrence est importante. Enfin, je pense qu'il est nécessaire d'aimer le contact avec la nature, j'y puise d'ailleurs de nombreuses idées.

Auriez-vous quelques conseils à donner à ceux qui voudraient se lancer ?

Comme toutes les professions, être fleuriste possède des avantages et des inconvénients. La première chose est de bien réfléchir avant de se lancer. Il faut avant toute chose connaître les raisons qui nous poussent à faire ce métier. Etre fleuriste est une profession, cela ne s'improvise pas, il faut donc se former avant d'entrer sur le marché du travail. Cela peut paraître évident mais lorsque j'étais à la recherche d'un employé, les personnes qui me contactaient n'avaient aucune connaissance des fleurs et des plantes.
Enfin, un conseil que je pourrais donner serait d'économiser au maximum sur les coûts d'achats en trouvant dans la nature ce dont nous avons besoin et en privilégiant la récupération.
Les formations CAP et BP nous préparent d'ailleurs très bien à minimiser les coûts, la concurrence est importante, il faut rester compétitif par tous les moyens.

Comment voyez-vous l'avenir de la profession ?

Nous sommes de plus en plus réactifs aux modes. Par le passé, la profession se contentait de répéter sa production d'une année sur l'autre. Aujourd'hui, nous changeons de produits à chaque saison, parfois même à l'intersaison. La profession ira certainement dans ce sens : être le plus proche d'une mode qui se renouvelle de plus en plus rapidement.
L'avenir reste cependant problématique, car on voit apparaître de nouveaux concurrents, comme les marchands de fleurs qui ont tendance à détériorer notre image en vendant des produits qui sont souvent de mauvaises qualités et ce, sans aucune action de conseil.
Les vendeurs de fleurs ne sont en aucun cas à confondre avec les fleuristes…
Il faut absolument que les jeunes qui s'installent jouent sur tous les fronts, qu'ils soient irréprochables sur les services que ne peut pas mettre en place la grande distribution.
Il faut que l'action de conseil devienne une des bases de la différenciation entre les grandes surfaces et les petits commerçants.
C.S.