Les journaux, sérieux ou moins, pourraient s'amuser à créer une rubrique dans leurs colonnes intitulée : « Et pendant ce temps, au parlement... ». Non qu'il s'agisse de relever les présences, mais plutôt de comprendre un peu mieux ce que l'entre-soi réserve à la population. Car l'actualité est chargée. Entre les attentats et les répercutions sur l'organisation de l'Euro de football, la loi travail qui ne cesse d'évoluer et qui met les jeunes et moins jeunes dans la rue, pendant ce temps, au parlement, on profite du week-end pascal pour tenter de changer les modalités qui doivent permettre de se présenter à une élection et les règles sur le temps de parole qui la précède. L'égalité, pourtant deuxième mot de la doctrine nationale, semble bien encombrante tout à coup, dès lors qu'il faut laisser la parole, déjà monopolisée en temps normal par les grands partis, aux plus petits. On tente d'aménager du même coup la possibilité même de se présenter, en bidouillant la règle des parrainages. A ce rythme, peut-être bientôt faudra-t-il déjà avoir été élu pour pouvoir se présenter... Là, c'est pour la liberté, premier mot de la doctrine nationale, déjà mise à mal par l'état d'urgence. Mais il est vrai, comme l'a dit sans que personne ne soulève un sourcil, un futur candidat, que la France a besoin d'un chef à sa tête. Quelqu'un qui impose (et pas seulement sur le revenu), prend des décisions difficiles pour le bien commun que lui seul connaît. Un chef, donc, plutôt qu'un représentant censé être à l'écoute et utiliser les pouvoirs qui lui sont conférés pour élever le mieux-être, l'intelligence collective, et porter la fraternité, troisième mot de la doctrine nationale, au premier rang de ses préoccupations. Mais qu'importent aujourd'hui ces trois mots, face à la situation dans laquelle nous nous trouvons par le biais de précédentes décisions, et la peur induite. L'urgence est à la restriction, à la limitation des choix, à l'extinction des lumières et de la réflexion. Il ne faudrait pas que l'étincelle du changement jaillisse ailleurs que les bouches de ceux qui, dans les actes, ne forcent que l'inertie.
Quoi qu'il en soit, sur L4M, les mouvements et décisions n'ont jamais été autant tournés vers ceux qui souhaitent rester maîtres de leur avenir.
G. Deprecq
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