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Interview : Pharmacien

16 novembre 2011
Françoise Lucas 47 ans Pharmacienne, Samer (62) Comment avez-vous accédé au métier de pharmacien ? Après le Bac D, je suis entrée à la faculté de pharmacie de Lille. Pendant cinq...
Pharmacien

Françoise Lucas (47 ans)

Comment avez-vous accédé au métier de pharmacien ?

Après le Bac D, je suis entrée à la faculté de pharmacie de Lille. Pendant cinq ans, j'ai étudié des matières généralistes et d'autres plus spécialisées telles que la botanique, la chimie minérale et organique, la déontologie, la physiologie, la biologie végétale, la cryptogamie, la galénique (mise en forme de médicaments), ou encore la pharmacologie. J'ai également fait des stages pratiques pour découvrir le métier avant d'être diplômée en 1981.

Quels ont été vos différents stages et que vous ont-ils apporté ?

Avant ma troisième année, j'ai effectué un stage de deux mois en officine, à Calais. Ce stage m'a avant tout fait découvrir le métier et m'a confronté aux diverses activités que recouvrait la profession. Encadrée par le pharmacien, j'étais chargée du rangement, de la gestion des ordonnances et de l'élaboration de diverses préparations pharmaceutiques. Puis, en cinquième année, ayant opté pour la spécialité officine, j'ai réalisé un stage de six mois au sein d'une pharmacie de Lille. Ce stage était très enrichissant car j'avais de nombreuses responsabilités et j'exerçais réellement les activités de pharmacien.

A ce propos, quelles sont les activités quotidiennes de votre profession ?

Au-delà de délivrer des ordonnances, je m'occupe du rangement des commandes (trois fois par jour), de recevoir les représentants, d'actualiser les produits en vente libre et pharmaceutiques, de la vente et de la location de matériel médical et des aspects administratifs (mise à jour des cartes vitales…) et comptables de l'officine.
Mais être pharmacien, c'est avant tout être commerçant et aimer le contact relationnel. Il s'agit entre autres de conseiller et d'être à l'écoute de la clientèle pour les rassurer et répondre aux divers besoins.

Par quelles étapes êtes-vous passée pour avoir votre propre officine ?

Une fois diplômée, j'ai travaillé pendant un an et demi à la pharmacie, située rue Colbert à Lille, en tant qu'assistante. Puis, forte de mon expérience, je me suis lancée dans la création d'une officine par voie dérogatoire, avec mon mari, pour exercer mes fonctions en toute autonomie. Une fois installée à la pharmacie de Vendin-le-Vieil, j'ai travaillé à mon compte pendant huit ans. Ensuite, nous avons revendu pour reprendre une officine à Samer.

Quels conseils pouvez-vous donner à un jeune diplômé qui souhaiterait s'installer à son compte ?

Je lui conseillerais de s'installer et de bien faire vivre son officine pour débuter afin de minimiser les coûts. Puis au bout de cinq ans, je lui recommanderais de la revendre avec la plus-value. Il faut savoir rentabiliser son activité si on désire progresser. Pour cela, il est aussi nécessaire d'avoir une bonne équipe pour se faire aider et gérer son temps le plus intelligemment possible.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la profession ?

Pour le pharmacien installé, c'est un métier vraiment passionnant si on s'emploie à aider et conseiller la clientèle. Le contact humain, relationnel est très intéressant si on s'investit pour aider les autres. Cependant, c'est un métier pour lequel il faut toujours se rendre disponible notamment quand il y a des gardes. Il faut constamment être à la disposition des autres même si ce ne sont pas des situations d'urgence. De plus, je trouve dommage que le rôle de gestionnaire passe parfois au-dessus de celui de pharmacien pour pouvoir rentabiliser son officine.

Justement, en dehors d'avoir des compétences de gestionnaire, quelles sont les qualités essentielles pour être un « bon » pharmacien ?

Il faut savoir diriger, manager et encadrer une équipe. Mais le plus important est d'aimer le contact avec les gens, être rigoureux, autonome et très patient pour accueillir avec le sourire tout type de client. Il est nécessaire d'être attentif, d'être proche des clients et ne pas hésiter à répéter plusieurs fois la même explication pour aider une personne en difficulté.

A présent, quelles sont vos perspectives d'avenir ?

J'aimerais reprendre une autre officine en étant associée afin d'alléger mes horaires et mes responsabilités actuels.
M.H.K.