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Interview : Thanatopracteur

17 septembre 2012

Cela fait maintenant 11 ans que Quentin Delcroix est thanatopracteur. Il nous parle de son quotidien.

Thanatopracteur

Quentin Delcroix (37 ans)

Société: Alliance Thanatopraxie

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Après l'obtention d'un Bac scientifique, j'ai passé le CCA (Certificat de Capacité d'Ambulancier) et je suis rentré dans le monde du travail en tant qu'ambulancier dans différentes entreprises.

Comment êtes-vous devenu thanatopracteur?

Mes parents ayant une société de pompes funèbres, je suis familiarisé avec ce milieu depuis mon plus jeune âge. J'ai donc eu l'occasion de découvrir le métier au sein de l'entreprise familiale.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Je considère que le travail du thanatopracteur est extrêmement important dans le processus d'acceptation du deuil. C'est presque un métier d'utilité publique !

En quoi consiste votre travail ?

Le thanatopracteur pratique des soins de conservation, d'hygiène et de présentation sur les corps des défunts afin de rendre aux personnes décédées leur dignité ainsi qu'une apparence apaisée. Pour réaliser les soins de conservation, nous commençons par laver et désinfecter le corps du défunt. La conservation est garantie par l'injection artérielle d'une solution conservatrice à base de formaldéhyde. Nous nous occupons également de la présentation du défunt (habillage, coiffure et cosmétique).

Pouvez-vous nous décrire une journée type ?

Il n'y a pas de journée type puisque nous travaillons en fonction des appels reçus. Nous sommes bien évidemment amenés à travailler la semaine mais également les week-ends et les jours fériés. Il y a donc des journées calmes comme des journées chargées.

Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?

J'apprécie beaucoup le côté itinérant de mon métier puisque je suis amené à me déplacer de lieu en lieu. De la même manière, la pluralité des cas rend le côté technique très intéressant. Enfin, voir un défunt après exécution du soin reste la plus grande satisfaction.
Toutefois, c'est un métier solitaire : il m'arrive parfois de ne croiser personne durant la journée. L'exposition aux produits n'est pas non plus très idéale. De plus, c'est un métier de coulisses car la plupart des familles ne savent même pas que la thanatopraxie existe et pensent que les soins sont exécutés par les Pompes Funèbres.

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

Discrétion, maîtrise émotionnelle et minutie sont trois qualités absolument indispensables pour exercer cette profession. Tout Thanatopracteur doit par ailleurs avoir un code éthique irréprochable et respecter scrupuleusement le secret professionnel. Il faut aussi avoir une excellente condition physique, un bon mental et faire preuve d'une grande disponibilité.

Quelles sont vos perspectives d'avenir ?

J'exerce ce métier depuis 11 ans maintenant. J'ai d'abord travaillé pendant 3 ans en tant que salarié au sein d'une grosse structure en Ile-de-France avant de m'installer à mon compte dans la région en 2004. Je ne pense pas que je puisse continuer cette activité encore 10 ans… Cela reste un métier très difficile. Je suis d'ailleurs en train de réfléchir à ma reconversion !

Quelques conseils pour quelqu'un qui aimerait bien se lancer ?

Il faut d'abord bien réfléchir et accompagner un Thanatopracteur avant de se lancer dans la formation car elle est assez onéreuse. De plus, depuis 2 ans maintenant, l'examen est un concours avec un nombre de places limité. Beaucoup de candidats mais peu d'élus… Il vaut donc mieux que ce soit une vocation !
PR17/09/2012
Thanatopracteur