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Interview : Conseiller en besoin de propreté

03 octobre 2012

Michaël Daubenton Conseiller en besoin de propreté CTIP Michaël Daubenton travaille au CTIP (Centre Technique International de l'Hygiène Propreté), société spécialisée dans le conseil et la...

Conseiller en besoin de propreté

Société: CTIP

Michaël Daubenton travaille au CTIP (Centre Technique International de l'Hygiène Propreté), société spécialisée dans le conseil et la formation aux entreprises et acheteurs de propreté. Les clients de cette société sont tous les types d'entreprises ayant des problématiques et des besoins en propreté, et ce en France, mais aussi en Angleterre, en Italie, en Belgique et dans d'autres pays européens. Son activité est toujours orientée vers la propreté, l'hygiène et le nettoyage industriels. Les concurrents ne sont pas nombreux dans ce domaine. Le CTIP occupe ainsi une niche et réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 750 K €.

Quel parcours vous a mené à ce métier ?

A l'origine, je me destinais à une carrière dans l'enseignement. Aussi, après avoir passé mon Bac (scientifique, spécialité SVT), je me suis inscrit en DEUG de Bio. Malheureusement, j'ai loupé ma première année. Plutôt que de la recommencer, j'ai préféré me réorienter vers un DEUST génie des technologies de propreté à l'USTL de Lille 1. Ces deux années portaient beaucoup sur les aspects professionnels et opérationnels. Ensuite, je suis entré au Lycée OZANAM afin de préparer un titre homologué de niveau 2 (THN 2) en management des services d'hygiène et de propreté. Là, la formation était moins tournée vers l'opérationnel qu'en DEUST, et traitait plus des aspects d'encadrement généralisé, de la gestion des salariés et du rôle d'interface entre les clients et le site.
Cette formation achevée, j'ai fait mes premiers pas dans l'univers professionnel… Durant un an, j'ai travaillé en tant qu'agent de maîtrise dans une entreprise de propreté, où je faisais de l'encadrement et de la gestion de personnel. Ensuite, j'ai été recruté par le CTIP, où j'ai travaillé deux ans avant que l'on ne me propose une formation continue. Actuellement, je l'effectue donc, parallèlement à mon travail. Le diplôme que je prépare est un THN 1 (Mastère) en Management Multiservices et Management Marketing Associé, en école de commerce. C'est un enseignement plus tourné vers le côté technique, où l'on nous dispense des cours de droit, de sociologie, de gestion financière et comptable, le tout afin d'être apte à gérer une entreprise. Ce Mastère que je valide cette année, me permettra d'obtenir un niveau cadre quand je réintégrerai l'entreprise.

Pourquoi ce choix de réorientation ?

En fait, mis à part l'enseignement, le secteur qui m'intéressait était celui des métiers de service. En effet, je pense que l'on aura toujours besoin de ce type de professions et que cela procure une certaine sécurité de l'emploi. Voilà pourquoi j'ai choisi ce DEUST. Le reste s'est un peu fait par hasard, puisque les personnes qui m'ont embauché au CTIP, enseignaient au lycée OZANAM et étaient celles qui avaient noté mon mémoire de fin d'année.

En quoi consiste le travail ?

En fait, il se décompose en deux catégories. D'abord, on a tout ce qui concerne les entreprises de propreté, avec, le conseil, surtout, un peu de formation, la mise en place de systèmes qualité et la mise en conformité de la sécurité. Ensuite, on trouve les services aux acheteurs de propreté, qui représentent environ la moitié de notre activité. Cela peut être la rédaction de cahiers des charges, la réalisation d'audits qualité, le contrôle et le suivi de prestations, et aussi, un peu de formation technique dispensée aux agents de service.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Comme je le disais tout à l'heure, je n'ai pas vraiment choisi cette profession, puisque c'est le CTIP qui est venu me débaucher un an après la fin de ma formation. De mon côté, j'ai accepté, car en intégrant cette société, affiliée directement à la fédération des entreprises de propreté, cela me permettait d'avoir une vision globale du métier et des clients et de passer à l'échelon supérieur.

Quelles sont selon vous les qualités pour exercer cette profession ?

Pour faire du conseil, je dirais que posséder une expérience pratique, de solides compétences techniques et une bonne connaissance du secteur est nécessaire. Cela permet de connaître parfaitement les problématiques des clients et de bien les conseiller. De plus, il faut être mobile, car on est amené à bouger partout en France. Le CTIP, par exemple, a son siège à Lille, mais dispose également d'antennes dans le sud de Paris, à Bordeaux et à Lyon… Je suis donc parfois contraint de m'y rendre pour rencontrer les clients. Il faut savoir aussi que le conseil est un métier de contact, où le relationnel est important, car les clients fonctionnent beaucoup par le bouche à oreille. Cela peut facilement et rapidement faire, mais aussi défaire une réputation. D'où l'intérêt d'avoir des aptitudes de commercial.
Au niveau des métiers de la propreté en général, le relationnel avec les clients représente plus de la moitié du travail. C'est ce qui fait que l'on continue à décrocher des marchés. Sinon, ce sont les compétences de l'entreprise et de son personnel œuvrant sur site qui importent. Il est nécessaire également que le personnel cadre et d'encadrement soit compétent, car le métier demande une forte capacité d'adaptation aux besoins du client, lesquels sont en constante évolution.

Quelles sont les perspectives d'avenir pour ces métiers ?

Pour le conseil, on va voir se développer de nouveaux services pour suivre les besoins du client. Il y a de cela quelques années, on faisait uniquement du nettoyage de locaux, mais aujourd'hui, ça évolue. On assiste à une mutation de toutes les entreprises de propreté, qui proposent des services associés, comme de la petite maintenance, des travaux de plomberie, de l'entretien d'espaces verts, ou encore, de l'entretien de systèmes de climatisation. Cela demande donc des compétences variées et plus uniquement dans le domaine de la propreté. De plus, d'ici à 2006, pratiquement 50 % de la profession partira en retraite… Des places seront donc à prendre pour les gens motivés et pour ceux qui ont des compétences, car on aura des pénuries de personnel à tous les niveaux (agents de service, cadre, encadrement…).
En ce qui concerne mon avenir au CTIP, je souhaiterais avoir une réflexion sur le développement de ces nouveaux services pour répondre aux besoins de nos clients.

Vous avez des conseils pour les jeunes qui voudraient suivre la même voie que vous ?

Pour ceux qui voudraient exercer l'un des métiers de la propreté, je dirais, être motivé, car ce sont des métiers peu gratifiants et pas toujours faciles. Il faut de la persévérance, de la volonté et surtout, ne pas vouloir griller les étapes…
Enfin, pour ceux qui désirent faire du conseil, je leur recommande d'acquérir avant tout une certaine expérience, ainsi qu'une bonne connaissance du secteur. Le mieux étant de passer par toutes les étapes, pour avoir une vision globale du métier.
Pour les plus favorisés, qui ont la possibilité de faire de longues études, je n'aurais qu'une seule recommandation, c'est de s'investir pleinement dans leur cursus de formation.
P.E.M.
Conseiller en besoin de propreté