L'oxymore rendu célèbre par Albert Camus ne semble guère avoir jamais eu autant de résonance qu'aujourd'hui. Ce fameux « silence assourdissant », devenu désormais également alourdissant, émane des dirigeants français, étouffant les échos émanant des citoyens, joyeux promeneurs de rues. Les sujets se multiplient, les urgences s'accumulent, et pourtant, il faut se contenter du vent qui décoiffe les passants, il faut se satisfaire du rythme qui claque dans les tempes, provoquant l'agacement, l'entêtement, l'abattement. Que ce soit les mouvements, tout de jaune vêtus, que ce soit les affaires impliquant russes, patrie, pardi, pas vu, parti comme un coffre envolé. Que ce soit les affaires, du siècle, pour ne nommer qu'elle, qui alerte et fustige l'inactivité face aux potentiels dérèglements du climat. La réponse est la même, autrement dit néant. Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, dit l'autre adage, et pourtant certains arguments semblent émaner de sages. Enfermer dans une pensée latente, certain d'avoir raison, enfermer dans un tour d'ivoire d'où n'émane aucun son, il serait pourtant l'heure que le tour vienne d'y voir, et quelques réactions.
Un chouïa d'empathie, franchir le mur du son, attendons, patientons, mais pas les bras ballants, plutôt en s'appliquant, sur L4M également, à trouver le moyen de s'inscrire dans l'action.
G. Deprecq
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