Tous les ans, en cette période, c'est la même rengaine. L'heure des bilans et palmarès fleurit par temps frais, et certains font froid dans le dos. Comme celui publié par Oxfam, qui indique, comme l'an dernier d'ailleurs, que l'écart entre riches et pauvres ne cesse de s'accroître. Le fossé s'agrandit, peut-on lire ou entendre de manière désinvolte comme on consulte un bulletin météo. La nouvelle passe. Ils ne sont plus que 62 à détenir davantage que la moitié de la population mondiale contre 80 l'an dernier. Et tous ces fonds détenus le sont en grande majorité dans des paradis fiscaux et issus de la spéculation sur les marchés. Fameux marchés désincarnés pourtant fruits du travail de cette moitié, voire bien plus, de cette population mondiale dite pauvre. Voilà un joli paradoxe. Pour sortir de la pauvreté, ou tout au moins survivre, il convient de travailler pour enrichir la machine qui appauvrit... Pourtant les paradis fiscaux sont connus, les ficelles qui permettent l'évasion fiscale (et donc appauvrissent les États censés redistribuer pour l'éducation, la santé, le bien commun...) le sont également. Alors que peut-on faire au niveau individuel pour tenter de lutter contre ce phénomène, source, forcément, de bien des problèmes actuels ? Car la pauvreté et le désuvrement, le sentiment d'injustice et d'exclusion, et particulièrement la notion d'impuissance, n'amènent que rarement à développer des solutions intelligentes. Peut-être en revoyant sa manière de consommer, mais également en cherchant et en trouvant des professions au sein d'entreprises vertueuses. L4M peut aussi être là pour cela.
G. Deprecq
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