Actualité : Qu'y a-t-il à craindre et à retirer des entretiens de fin d'année ?

Qui dit fin d'année dit fêtes de famille, vacances, 13e mois ou prime, mais également le traditionnel « entretien individuel de fin d'année ». Rendez-vous souvent redouté par les salariés, cet entretien est l'occasion de faire un bilan du travail effectué, de voir si les objectifs fixés ont été atteints et d'en donner de nouveau, bref de faire le point sur la vie du salarié dans l'entreprise. « Très souvent, c'est un moment clé pour le salarié, qui appréhende ce moment en tête à tête avec son supérieur. Il ne sait pas toujours à quelle sauce il va être mangé, et arrive le plus souvent la peur au ventre!» explique Danièle Linhart, sociologue du travail et directrice de recherche au CNRS. Ce sentiment est partagé par les managers, qui perçoivent ce rendez-vous aussi négativement que leurs employés.

Pour elle, « l'entretien de fin d'année permet de passer les problèmes sous silence, et de ne les pointer du doigt qu'une fois par an ! ». Le risque est que celui-ci tourne au règlement de compte et à un acharnement négatif sur le salarié, une accumulation de remarques négatives en mettant de côté les points positifs. Audrey Daniels, psychologue, fait le même constat : « le gros problème avec les critiques, c'est qu'elles se concentrent trop souvent à ce moment-là! Les managers devraient traiter les problèmes quand ils se présentent, et non pas 6 ou 8 mois plus tard...». Quel est donc l'entretien idéal ? Pour Danièle Linhart, «il devrait déjà se décupler en plusieurs ! Il faudrait aussi complètement changer la forme: de vrais moments d'échanges, de concertation, voire des entretiens collectifs. Il faut à tout prix effacer cette connotation négative.»