Dossier : Les formations professionnelles
Finies les filières « voies de garage » où l'on entrait par hasard et d'où l'on sortait sans trop savoir quoi faire. L'université tend désormais à former des étudiants opérationnels dès l'obtention de leur diplôme. De la fac à l'entreprise, il n'y a souvent qu'un pas, que l'on franchit de plus en plus aisément.
Finies les filières « voies de garage » où l'on entrait par hasard et d'où l'on sortait sans trop savoir quoi faire. L'université tend désormais à former des étudiants opérationnels dès l'obtention de leur diplôme. De la fac à l'entreprise, il n'y a souvent qu'un pas, que l'on franchit de plus en plus aisément.
L'UNIVERSITÉ, NOUVEAU TREMPLIN VERS L'ENTREPRISE ?
Pendant longtemps, l'université a fait figure de parent pauvre de l'insertion professionnelle. Cet enclavement des cursus universitaires s'expliquait facilement : cours trop théoriques, peu ou pas de stages intégrés aux cursus, rapports quasiment inexistants avec le monde de l'entreprise. Tous ces éléments rendaient difficile l'entrée des jeunes diplômés dans le monde du travail. Et la dévalorisation allait grandissante.
Si ces critiques ne sont pas infondées, il ne faut pas, pour autant, négliger l'importance de ces cursus dans la formation des professionnels de demain. En effet, suivre des études à la fac permet à la fois de s'armer d'une solide culture générale et d'une autonomie indéniable. Une fois diplômés, les étudiants deviennent des professionnels généralistes, capables de manipuler des concepts et de faire avancer des projets.
Cependant, face aux recruteurs, ces étudiants soutiennent mal la comparaison avec les élèves des écoles spécialisées. Formés sur le terrain, bénéficiant d'un cursus au fait de la réalité de l'emploi, les entreprises voient en ces derniers des employés directement opérationnels. Ces difficultés à accéder à l'emploi ont donc poussé les universités à professionnaliser leurs formations. Depuis plusieurs années maintenant, les facultés s'attachent à élargir leurs débouchés ailleurs que vers les concours de l'enseignement. Les services d'insertion professionnelle ont fleuri sur les campus comme des jonquilles au printemps. Les stages sont devenues monnaie courante et de plus en plus de professionnels viennent dispenser leur savoir dans les amphithéâtres.
Dans les faits, la plupart des unités de formation proposent leurs propres diplômes professionnalisants. Des passerelles sont souvent prévues entre les parcours Recherche et Professionnel afin de permettre aux étudiants de « bifurquer » si leurs ambitions évoluent. Bref, la vague professionnelle est bel et bien en marche. Et elle porte ses fruits.
DES FORMATIONS QUI ONT LA COTE !
Très à l'écoute des besoins des entreprises, les conseils d'administration valident, chaque année, de nouvelles formations. La loi pour la liberté et la responsabilité des universités, visant à laisser la gestion des pôles universitaires aux mains du comité de direction et non plus du ministère, devrait permettre de continuer sur cette lancée. En effet, des accords passés avec les entreprises contribueraient à créer des formations spécifiques aux « niches d'emploi » locales.
Nouveau dans le circuit universitaire, les BUT se veulent être de dignes héritières des formations en Licence professionnelle et en DUT. Ce sont donc ces diplômes qui ont ouvert la voie aux licences et masters professionnels. Ce type de diplôme permet d'inclure une véritable orientation professionnelle à l'intérieur du système LMD classique. Y sont donc dispensés des cours spécialisés, répartis entre universitaires et intervenants extérieurs, ainsi que des modules d'insertion et de valorisation. Mais l'élément primordial dans ce cursus reste les stages.
Les modalités d'immersion professionnelle diffèrent selon les universités. Certaines optent pour l'alternance, d'autres libèrent un semestre entier pour se plonger dans l'entreprise, les dernières choisissent d'intercaler des périodes de stages de plusieurs mois entre les sessions de cours. Quoiqu'il en soit, à ce niveau d'étude, pas question de se contenter d'un stage d'observation. Des missions concrètes sont confiées aux étudiants, avec la ribambelle de responsabilités que cela implique. De cette manière les diplômés sont, à la fin de leur parcours, véritablement opérationnels et peuvent proposer leur savoir faire aux entreprises en connaissance de cause. Ces dernières ne s'y trompent pas, et deviennent de plus en plus demandeuses de ces jeunes actifs aux connaissances sûres et aptes à s'intégrer dans l'univers de l'entreprise.