Chaque jour sur internet et nos pages personnelles de comptes ouverts au monde fleurissent de gentils messages et de belles vidéos. On y voit des gestes d'entraide, de solidarité, quelques personnes âgées qu'on aide pour leurs bagages, un mal-voyant pris par la main pour traverser la route, un papier ramassé puis mis à la poubelle dans la rue, et bien d'autres actions plus mignonnes les unes que les autres. L'auteur se voit alors félicité par la foule en liesse, qui chante ses louanges, rappelant qu'il est bon et gratifiant de savoir encore tendre la main. Il s'agit pourtant de petits gestes d'une logique éducative séculaire, d'une courtoisie humaine que les parents transmettent logiquement aux générations futures comme la politesse ou le respect des anciens.
Tout cela interpelle néanmoins. Faut-il que nous soyons tombés bien bas dans la considération de l'autre pour faire passer ces auteurs de bienfaits pour des héros du quotidien. Il semble pourtant qu'il soit naturel de venir en aide et de porter secours à celui qui nous paraît dans la difficulté. Comme il est de tradition dans nos régions de garder au chaud une part de repas pour le visiteur improvisé. « Quand y'en a pour trois, y'en a pour quatre ! » dit-on couramment en pareil cas. Voilà qui nous ramène à considérer l'éducation sociétale, où l'on nous ressasse que l'individualisme fait loi. Ces petites vidéos veulent nous rappeler que tel n'est pas forcément le cas et qu'au-delà de l'image de repli sur soi dont on souhaite nous affubler, nombreux sont encore ceux qui n'ont pas oublié.
Chez L4M en tout cas, la main reste tendue dans votre quête d'un emploi.
G. Deprecq
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