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Certaines choses, formules, bons mots, passent comme des lettres à la poste. Beaucoup plus simplement en tout cas dans les esprits et dans les faits que n'y parviennent bon nombre de ces migrants dont on nous dit, à juste titre, qu'ils affluent sur nos côtes européennes. Les images et les discours frappent l'opinion, heurtent les sensibilités, racontent l'urgence d'une situation et l'importance de l'accueil. Il est évident qu'on ne peut être insensible, qu'il est bon d'agir, de venir en aide. Comment pourrait-il en être autrement pour qui porte encore en lui un soupçon d'humanité.
Pour autant, peu de mots sur les raisons de ces flux. La guerre dit-on. Mais pourquoi ? Pour qui ? Une guerre humanitaire, qui n'a d'autre intérêt que d'aller sauver des peuples en souffrance... qui n'avaient jusqu'alors jamais pensé fuir leur pays dans de telles proportions. Faut-il dans ce cas se poser la question de la souffrance apportée au regard de celle soi-disant soulagée ? Il se peut que derrière tout cela, il y ait d'autres intérêts inavouables... Qui sait ? Pas nous.
En revanche, il est une phrase qui demeure en tête. Étonnante phrase d'économistes analysant la situation allemande, qui a décidé un accueil massif, avant de se rétracter il y a peu. L'Allemagne connaît une démographie faiblarde, peu de naissances, une pyramide des âges qui tend à tenir sur la pointe. Alors on parle d'aubaine. Cet afflux de migrants ferait une belle main duvre en échange de l'accueil, les naissances allemandes n'en fournissant plus suffisamment. Voilà donc à quoi est réduit ce bonheur d'enfanter. Pour les États, il s'agit de main duvre. Non content de fabriquer de petits consommateurs, il s'agit de renouveler ceux qui, plus tard, en fabriqueront les objets. De quoi s'interroger et réfléchir sur le cas que font les gouvernants de leurs gouvernés.
Pour L4M, la main duvre ne se résume pas à quelques chiffres visant l'exploitation de la main, plutôt que la création de luvre. Il y a sûrement de quoi s'épanouir autrement, également intellectuellement.
G. Deprecq
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