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TAFTA. Derrière cet acronyme se cache un charabia institutionnel qui trace les grandes lignes du fameux traité transatlantique entre l'Europe et les États-Unis. Une histoire de libre échange, où les multinationales auraient le droit de dicter leur bon vouloir aux états, de les mettre en justice si les lois d'un pays venaient à nuire aux intérêts commerciaux. Bref, l'intérêt du pays, et donc des citoyens qui le composent, passerait derrière l'intérêt financier. Voyant cela, des collectifs un peu au courant, des associations, des penseurs, tout un tas de gens, plus d'un million à vrai dire, avaient dès la fin 2014, réuni suffisamment de signatures pour tenter d'enrayer ce processus dont on peut douter du bien-fondé pour les populations. La commission européenne, censée tendre l'oreille aux voix réunies avait balayé la pétition et renié ce droit à l'initiative citoyenne, pourtant dans les textes, qui doit ouvrir le dialogue. C'est que l'initiative citoyenne doit proposer et non contester, ou tenter même de discuter. Bizarrement, ces informations n'ont guère été relayées à la mesure des enjeux. À nouveau, les peuples avertis sont inquiets, tentent de faire entendre leurs voix, mais les décisions, forcément prises pour le bien commun par les élites perchées dans les tours d'ivoire bruxelloises, ne sont pas contestables.
Pour autant, la décision finale, les signatures et poignées de main encravatées, sera entérinée mercredi. Le temps de construire un nouveau mouvement qui doit réunir 2,5 millions de citoyens avertis, prêtant leur signature à une autre pétition. Peut-être sera-t-elle entendue. Peut-être sera-t-elle à nouveau balayée d'un revers de cigare... Reste qu'il convient de s'informer et de se renseigner, au moins de prendre en compte l'inquiétude générale, pour y participer ou non.
En tout cas, sur L4M, les voix de chacun sont prises en compte et entendues. Certainement parce que néantiser l'individu autant que les mouvements collectifs, n'a jamais rien apporté de bon dans une société dite démocratique.
G. Deprecq
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