|
Il est fini ce temps où un salarié pouvait effectuer une carrière entièrement dédiée à une et une seule société. Cette époque où l'on choisissait de s'installer et durant laquelle l'employeur portait un regard fraternel, voire paternel, à son personnel au point de lui donner l'envie de rester. Aujourd'hui, les cartes sont souvent rebattues, les données varient et l'on apprend au journal télévisé qu'il est de bon ton de multiplier les postes, les vies, les métiers avec cet objectif du bonheur et de l'épanouissement en 3D multicolore. Comme au cinéma, il n'y a qu'à choisir l'histoire et tant pis pour les fautes de goût puisqu'il n'y a qu'à passer à la suivante pour se consoler et espérer rêver mieux. L'immédiateté dans le besoin d'accomplissement des envies et désirs fait foi et le dogme du court terme se répand.
Il faut dire que nos politiques sont là pour montrer l'exemple. Un mot de travers, un ego se froisse, les sourcils se froncent et voici la valse des sièges qui s'engage. C'est que ministériels ou non, les postes sont éjectables pour qui n'a pas lu le manuel de bonne conduite en période de crise subite de longue durée. Faut être d'accord ou c'est dehors, par le plafond, direction les étoiles, filantes si possible, version prophète du néant, même pas le temps d'un petit détour par la case vux. Le spectacle est bien joli vu d'ici, et on en voit de toutes les couleuvres, le nez planté vers nos sommets, le bec ouvert, pour mieux les avaler. Dommage que pour ce film-là, l'immédiateté ne fonctionne pas comme il faudrait, pas moyen de zapper, changer de salle, d'auteurs, d'acteurs, comme on aimerait. Une solution toutefois, simple, efficace : éteindre l'écran et reprendre le fil et le temps qui doit permettre de se poser un peu. Stopper la course et prendre les bonnes décisions, pour sa carrière, avec L4M, et pour soi-même.
G. Deprecq
|
|