« Pouvez-vous nous dire ce que vous vous êtes dits dans ce cabinet ? » Réponse : « Non. » Voilà en substance ce qu'on peut retenir d'un entretien entre un directeur de cabinet de ministre ou de président et un journaliste. Le culte du secret semble animer les dirigeants qui œuvrent pour le « bien des Français ». Car pour sûr, ils savent mieux que quiconque ce qui est bon ou mauvais pour nous, les Français. Les formules d'allumage des voix fonctionnent d'autant mieux en périodes électorales. Et d'entendre sur les plateaux de télévision ou à la radio des « Les Français veulent ceci... » ; « Les Français attendent cela... » Comme pour faire naître en chacun l'idée d'un projet commun à celui qui l'énonce, le fameux « Votez pour moi, vous ne serez pas déçus ». Seulement, ensuite, c'est le secret qui prévaut, certainement pour notre bien, et il permet d'oublier des affaires protégées par le Secret défense, ou le secret de Polichinelle, forcément inavouables.
C'est que sur le chemin qui mène au bon vouloir des Français, mieux vaut avancer masqué, fomenter ses projets en coulisse, traficoter dans son coin, entre personnes autorisées (dans les milieux autorisés, comme disait Coluche). Il est certes impossible de tout savoir sur tout, d'être informé des moindres décisions de nos élus, mais la moindre des choses n'est-elle pas de les partager avec ceux à qui ils sont destinés. Libre à chacun, ensuite, de s'en instruire. Dommage car cela participe certainement du désintérêt croissant de la population pour la politique et de la perte de confiance générale. Il faut dire aussi que lorsque les secrets sont dévoilés, ils n'encouragent guère à croire qu'ils étaient complotés pour le bien commun... Dans la fameuse et grivoise expression qu'on se permet pour l'occasion, « Enlève ta culotte, c'est moi qui pilote ! » il est temps de se demander où il (le pilote) veut aller.
Voilà le genre de questions qui ne se pose pas chez L4M, où chaque demandeur d'emploi dépose son CV en toute transparence. Car dans le monde du travail, mieux vaut ne pas avancer trop masqué si l'on veut être l'élu.