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Comment diviser une société, faire rejaillir les vieux démons et consolider les extrêmes ? Facile ! Il suffit de jeter un gros pavé dans la mare sociétale sur un sujet dont on sait qu'il ne changera fondamentalement rien aux vrais problèmes d'une actualité chargée de souffrances sociales, souvent dues à la crise économique, de licenciements et autres... Bref, d'une société qui devrait prôner l'union afin d'évoluer vers plus de justice plutôt que de justesse. Cette règle est séculaire, et s'il faut savoir s'appuyer sur l'histoire pour ne plus reproduire les erreurs du passé, la leçon ne semble pas avoir été intégrée par tous.
Alors on balance, comme un os devant une meute affamée, ce mariage pour tous dont on ne finit plus d'entendre parler. Les réactions des deux camps ont de quoi déboussoler les plus tolérants et les plus pacifistes. Les « pour » réclament la liberté et les mêmes droits pour chacun, mais pour autant ils refusent aux « contre » le droit d'exprimer leurs inquiétudes et mécontentements. Pour preuve, ces slogans haineux qui accompagnent les régulières réunions des « Veilleurs ». À coup de « cathos, fachos » ou « Tirez-vous des balles dans vos cathédrales », on comprend tout de suite beaucoup mieux la quête d'harmonie et d'égalité. Les « contre », quant à eux, expriment leur trouille du changement, leur inquiétude de l'avenir et se montrent véhéments parfois. Au point de passer à tabac un joyeux luron trop de rose vêtu (gare aux clichés), ou d'aller faire irruption sur un terrain de tennis, en pleine finale de Roland Garros. Tout cela en revendiquant des manifestations pacifistes et une tolérance à toute épreuve...
Réclamer la tolérance pour soi, en refusant de l'être envers celui qui ne partage pas ses idées, rompre le dialogue à coup de slogans haineux, d'actes répréhensibles, c'est faire grand cas d'un sujet de diversion qui en occulte bien d'autres. Dommage qu'il y ait tant de problèmes autour dont chacun ne sait pas vraiment quels en sont les tenants et les aboutissants. Le résultat confère dans une sensation de malaise, de mal-être global, où on ne peut constater que sa propre impuissance à agir. Alors sur un sujet « facile », c'est le défouloir de toutes les frustrations. Bizarrement, il n'y a aucune « manif de tous » dès lors que sont dénoncées des affaires touchant les plus hautes sphères et les plus hautes affaires.
En attendant, L4M continue de tenter « le travail pour tous », un sujet qui ne risque pas de diviser.
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