Actualité : Certaines universités décident de mettre en lumière les compétences acquises plutôt que les diplômes
Mettre en avant un guide de compétence précis plutôt qu’un simple intitulé de diplôme : voici l’idée simple mais révolutionnaire développée par quelques universités françaises pour faire gagner en attractivité...
Mettre en avant un guide de compétence précis plutôt qu’un simple intitulé de diplôme : voici l’idée simple mais révolutionnaire développée par quelques universités françaises pour faire gagner en attractivité sur le marché de l’emploi les jeunes sortis de leurs bancs. L’Université Joseph-Fourier de Grenoble organisait un séminaire sur cette thématique délicate, regroupant enseignants, professionnels de la formation et représentants d’entreprises.
C’est un « changement de paradigme » explique Daniel Filâtre, recteur de l’académie de Grenoble au journaliste du Monde présent. « Pendant longtemps, l’université a considéré que l’important était qu’ils aient un bon diplôme. L’insertion n’était pas une obsession. Aujourd’hui, on ne peut plus prendre la question de cette façon, » poursuit-il.
La réflexion est née d’une réelle nécessité de changer les pratiques d’insertion pour répondre au mieux aux attentes des recruteurs. « En vingt ans, la notion de compétences s’est imposée dans les entreprises. Avec la mondialisation, elles doivent s’adapter en permanence. Elles demandent donc des étudiants rapidement opérationnels, » constate Jean-François Gardais, représentant du Medef à l’APEC Rhône-Alpes.
A la fin d’un cursus universitaire, « certains étudiants se sentent encore sous-qualifiés, surtout lorsqu’ils sont issus de milieux populaires », détaille Yannick Morel, responsable développement des relations institutionnelles et des partenariats à l’APEC de Marseille. « A la sortie de l’université, ils sont prêts à se brader. Et ils sont durablement plombés. C’est pour cela que cette réflexion autour du thème “Qu’est-ce que je sais faire ?” est importante. Cela doit les amener à prendre conscience qu’ils ont des compétences et qu’ils ne doivent pas se précipiter sur n’importe quel poste et n’importe quel salaire, » estime-t-il.