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La course pour les courses a démarré. Les sollicitations encombrent les boîtes aux lettres, physiques ou virtuelles, et les produits pleuvent, sur les pages et les écrans, parés de leurs plus beaux atours. Un clin d'il par-ci, un sourire par-là, l'objectif étant de susciter l'envie du consommateur et de lui rappeler l'impératif de précipiter le Noël qui arrive à grands pas et à grands coups d'achats. Alors on invente des « black friday », on ouvre en grandes pompes des magasins pommiers, pour bonnes poires, promptes à se précipiter sous les portes et sur le voisin pour remplir un besoin frénétique, individualiste et pavlovien. Dans le même temps, les sollicitations pour les dons tirent la corde sensible, soulagent quelques consciences et valorisent l'altruisme, la compassion, la fraternité. Comme cet élan qui s'est créé lorsque tout récemment, après qu'un entrepôt des Resto du cur a volé en fumée. Les industriels ont pioché dans leurs réserves, à se demander pourquoi il faut une catastrophe pour voir naître tant de solidarité de leur part... Mais l'essentiel a été fait. Faut-il être schizophrène pour s'y retrouver dans ces tentations toujours plus hédonistes et tantôt humanitaires. Ou simplement chercher une forme d'équilibre entre le don de soi et le don pour soi, sortir des réflexes formatés.
C'est que chez L4M, les cadeaux, c'est un peu toute l'année.
G. Deprecq
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