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« Rien n'est plus dangereux qu'une idée quand on n'a qu'une idée. » Cette citation émane d'un philosophe français, Emile Chartier, dit Alain, garçon un tantinet narquois, qui aimait chatouiller l'ironie et les esprits du bout de la plume. Pour autant, cet avertissement qui paraît toujours d'actualité et des plus sensés, ne semble pas être parvenu à l'oreille de chacun. Modestement, nombreux sont ceux qui rêvent d'un accomplissement passant par un bonheur se résumant au cri du billet vert et au cliquetis des pièces dans une bourse garnie. Argent donc, certainement la principale mamelle de la même idée, dont s'accommodent sans vergogne les postulants aux plus hautes responsabilités et ouvre les portes de la félicité nommée pouvoir. Voilà qui peut ramener à des temps plus anciens, où un autre philosophe, qui a gravé son nom dans tous les manuels, avait déjà exprimé quelques soupçons sur les ambitieux aux dents longues. « Il ne faut pas donner le pouvoir à ceux qui le veulent », avait dit Platon, qui vivait en démocratie. Ce à quoi, il est bon d'ajouter, « ce sont souvent les pires ». Voilà qui laisse à réfléchir sur l'état général de nos sociétés et la valeur du bulletin qu'on glisse dans les urnes.
Heureusement, il n'en va pas de même pour le CV qu'on glisse sur L4M. Celui-ci ne se réclame d'aucune volonté de pouvoir, sinon du droit d'obtenir un travail et de l'exercer.
G. Deprecq
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