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Cela n'a certainement échappé à personne. Depuis une dizaine de jours, l'événement internationalement planétaire du monde entier a commencé. La Coupe du monde de football a envahi les écrans (de fumée) et les populations vivent au gré des victoires ou défaites de leurs favoris. Il y a des buts, du spectacle, de l'émotion, deux doigts de nationalisme (chauvinisme, pardon), une pincée de fair-play, une bonne dose de pensées convenues, et des interviews d'une profondeur à couper le souffle. Il est tout de même bien loin le temps où ce magnifique sport qu'est le football a perdu un peu (beaucoup, passionnément...) de sa saveur et de ses valeurs de solidarité et communion. De tels événements étaient parfois l'occasion de revendications et de coups d'éclats ou de paroles qui dépassaient le cadre du sport, braquaient les objectifs ailleurs que sur le pré. Un moyen d'émancipation également. Aujourd'hui, après avoir boudé en 2010, les enfants gâtés ont le discours aseptisé, mais pas de combat ou de convictions chevillés à la reprise de volée.
Le spectacle est roi, et l'on en vient à oublier (sachant que le journaliste joue un rôle de gentil communicant) tout ce qui était dénoncé précédemment, entourant l'organisation de l'événement. Il n'est plus trop question des revendications des Brésiliens, de la mainmise des publicitaires et des grandes firmes sur les règles qui régissent le déroulement de l'épreuve, ni des autres motifs d'indignation. On en oublie également les autres actualités, souvent masquées par la couverture importante de cette Coupe du monde. Voilà un bon mois de répit pour les décideurs et politiques, qui auront dans la foulée les grandes vacances pour compter sur le désintérêt de la population pour les affaires qui la concerne.
Peu importe, on a gagné, il est temps d'aller hurler sa joie dans les rues, de s'exprimer à grands coups de klaxon pour partager son bonheur, de brandir avec fierté quelques drapeaux... Heureusement, chaque personne ne symbolise pas sa joie et ses émotions par autant de remue-ménage. Ceux qui sont passés par L4M pour trouver un emploi ont le bonheur plus discret...
G. Deprecq
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