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Encore un matin à se réveiller avec le poids d'une indicible culpabilité sur le front. La barre entre les deux orifices oculaires, le genre de sensation à polluer la réflexion.
C'est que tout est de notre faute, à nous, pauvres citoyens. Comme ce gros nuage gris de pollution qui, faute de vent, ne parvient à nous échapper. On s'était pourtant fait brosser dans le sens du poil, à l'heure d'investir dans une automobile, sans savoir que notre sort dépendrait ensuite du sens (ou non-sens) du vent. Car oui, on pollue avec nos sales bagnoles, celles qu'on nous vend à grands renforts publicitaires. Celles qu'on se doit d'acheter pour relancer l'économie. Mais dont on nous apprend aujourd'hui qu'il vaut mieux ne pas trop se servir.
Alors, au sommet, tout là-haut dans la hiérarchie de la réflexion cognitive universelle, on a des idées. On nous impose des mesures de ralentissements sur les routes. Certainement histoire de polluer plus lentement (mais forcément plus longtemps puisqu'on arrive moins vite), mais tout aussi sûrement. À Paris, c'est la circulation alternée au risque d'une amende, laquelle sera à coup sûr investie dans un projet intelligent de développement d'un véhicule qui ne pollue pas, qui fonctionne à l'eau, qui ne roule pas à 240 km/h alors que les limitations sont à 130 maxi, qui vole pour éviter les bouchons, qui fait wizz et fizz... Bref un truc fou, complètement nouveau, révolutionnaire, solaire, astral (ben ouais, carrément !). Même s'il paraît que certaines innovations moins mauvaises pour l'environnement, mais beaucoup moins rentables pour l'économie et le marché pétrolier, ont été sciemment mises de côté (chuut). Faut dire que là, ça aurait été plus compliqué de faire culpabiliser le petit peuple sur la pollution atmosphérique. D'ici à ce qu'on nous demande de respirer un peu moins pour que les usines polluent plus et mieux (question de rentabilité), il n'y a qu'un tour de roue à faire, pour tomber sur pair sans impair.
Reprenons donc notre souffle, en souhaitant ne pas trop impacter notre bilan carbone individuel, et faisons confiance à cette main qui nous guide avec bon sens, vers une société plus propre et plus équitable. Pendant que L4M continue d'ouvrir les voies vers l'emploi.
G. Deprecq
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