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« On est toujours le con de quelqu'un d'autre.» Il paraît. Cette phrase tirée d'on ne sait quelle philosophie semble prendre chaque jour un plus d'importance, semble s'ancrer dans une réalité qui dépasse certainement l'auteur de ce bon mot, un brin potache. Difficile d'être modéré de nos jours, d'accepter la liberté de l'autre justement, puisqu'il est autre donc radicalement et forcément « con» de n'être pas d'accord. Les camps « anti» et « pro» s'affrontent sur de nombreux thèmes qui s'entremêlent et l'unité, ou toute notion s'en rapprochant, s'envole en éclat. À tel point que chacun s'empresse d'oublier les sujets qui peuvent réunir. Et même ces sujets qui unissent finissent par diviser puisqu'un « pro» ceci et « anti» cela, qui se prend à défiler « contre» , ne voudra pas le faire avec un « anti» ceci et « pro» cela, même s'ils sont d'accord sur le « contre» . Vous suivez ?
Reste au milieu de tout cela, des êtres isolés à force d'être divisés, ne sachant plus quel sujet aborder entre amis, en famille ou ailleurs de peur de créer la discorde. C'est oublier un peu vite ce grand sujet de philosophie, le fameux « Je est un autre» , qui, s'il est confronté à la première citation, amène à penser que « Je suis mon propre con» . Ce qui n'est pas faux, puisque à force d'isolement, il faut bien trouver un bouc-émissaire... Se regarder le nombril, faire une autocritique, pour s'accepter reviendrait alors à accepter l'autre. Mais nous n'en sommes pas là, il y a encore bien des sujets « pro» et « anti» à traiter, à jeter dans l'arène, un bon vieil os à ronger...
Pour ma part, je préfère arrêter de regarder le doigt qui s'agite, pointe et accuse. Car heureusement arrive la saint-Valentin, où tout à coup, on va se remettre à aimer, à mettre des fleurs dans les sourires (des commerçants), à se rendre compte qu'à deux ou plusieurs, parfois, c'est mieux. Comme dans ces entreprises qui continuent de recruter, via L4M.fr.
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