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Des sondages plus ou moins récents indiquent que les journalistes sont parmi les moins aimés des Français. Ils arrivent même en queue de peloton juste devant les hommes politiques, ce qui confirme la tendance globale au désengagement politique, et à l'évitement des urnes. La parole journalistique est de plus en plus critiquée, voire désavouée. On la taxe de censure, la met à la solde du grand-pouvoir-manipulateur-des-masses. Et au final, la presse se meurt... Évidemment, les amalgames sont nombreux, et les critiques ne vont souvent pas plus loin que la vitrine, celles des ors du 20 heures des grandes chaînes, sacro-saint rendez-vous quotidien. Pourtant, tout ce qui brille n'est pas or, et leur parole rime trop souvent avec argent content. Certes.
Mais il faut parfois pousser un peu plus loin, dépasser le pas de l'entrée, visiter l'arrière-boutique, là où travaillent les petites mains du journalisme, qui fouinent l'actualité, la dénichent plutôt que de la rendre prédigérée, donnent à réfléchir, et tentent vaille que vaille de trouver un modèle économique pour faire bouillir leur marmite. Car la concentration des médias, rachetant la concurrence, ne favorise pas l'émulation.
Et c'est bien là tout le paradoxe, nous y voilà. Le Français réclame du fond, mais ne permet pas à ceux qui lui en donnent de vivre de leur métier, les obligeant par conséquent à vendre leur conviction pour simplement manger. C'est que la richesse n'est pas l'apanage du métier. Et en même temps, le Français continue d'acheter sans vergogne une presse people sans réel intérêt intellectuel, sans autre fond que celui qu'elle touche. Il suffit de se pencher sur les résultats internet des différents sites d'actualité pour constater que les pics d'audience et multiplications des clics s'en vont directement dans les « scoop » sur la télé-réalité. Le buzz, comme le bruit qui résonne entre les deux oreilles du lecteur satisfait, ne se fait plus sur le fond, mais sur la forme, brillante si possible, de ce que les lecteurs critiquent par ailleurs. Alors les médias s'adaptent, diminuent leurs exigences, servent la soupe en faisant des grands « slurp ».
C'est le revers de la médaille. À la fois, les logiques économiques amènent à faire des concessions et petits arrangements éditoriaux, pour de gros intérêts financiers, s'attirant au passage le désaveu. De l'autre, le lecteur n'achète que ce qu'il conspue par ailleurs. Mais qui a commencé ?
Pas L4M en tout cas, qui donne des annonces d'emploi à ceux qui en cherchent, et des candidats aux entreprises qui recrutent.
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