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L'heure tourne, faut envoyer, pas le choix. Donner du grain à moudre, faire naître deux-trois sourires en un tour de plume et repartir, plus loin, avec le sentiment du devoir accompli. Faut envoyer sans être trop cynique ou trop optimiste, ni trop triste ou trop joyeux, ni ceci, ni cela. Faut pas être trop mais faut être là, au rendez-vous. Parler de l'Égypte, disserter de Syrie ? Bof... Trop loin, trop sérieux, trop compliqué. Mollir sur le gouvernement, durcir sur les Roms ? Ouais... Trop polémique, trop épidermique. Jongler sur les neuro-dollars du PSG, pleurer sur les psycho-drames de Valenciennes ? Trop banal, trop pointu, trop footballistiquement parlant (sans langue de bois, c'est bien connu). Rire des politiques, esclaffer la politique ? Trop bobo, trop conscenso. Jardiner bio, manger sous vide ? Trop raffiné, trop confiné...
Mais alors au milieu de ces « trop » qui fleurissent jusque dans les phrases des ados, il faut parfois retrouver ce petit peu d'essentiel, cet essentiellement peu qui comble quelques (les) besoins, fermer les écoutilles et les écrans, cliquer sur son CV, poster sur L4M et faire une pause. Ouf, il est l'heure, c'est inspiré par le nez, soufflé par le réseau, parti dans les tuyaux. Une petite pause, c'est mérité.
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