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Dossier : Le Pôle Lille Université Nord de France

02 octobre 2012

Deuxième de France en nombre d'étudiants, le pôle universitaire de la région comptait cette année 152 927 étudiants (7 % de la population ét

Le Pôle Lille Université Nord de France

Le Pôle Lille Université Nord de France

Deuxième de France en nombre d'étudiants, le pôle universitaire de la région comptait cette année 152 927 étudiants (7 % de la population étudiante française), 7 700 de plus qu'il y a dix ans. Il se situe en terme de population derrière celui de Paris, mais le pôle universitaire nordiste n'occupe pas la place qu'il devrait.

En bref

Les universités sont au nombre de sept, six publiques et une privée : parmi elles, Lille I, Lille II, Lille III, les Universités d'Artois, l'Université du Littoral, l'Université de Valenciennes et enfin l'Institut Catholique.
Les universités Artois et Littoral Côte d'Opale, nouvelles nées, appelées aussi universités de proximité, ont été créées entre 1991 et 1992. Là-bas, plus de quatre étudiants sur dix sont boursiers.
Car s'ils sont les plus nombreux, les étudiants nordistes sont aussi les plus pauvres. La région arrive en tête du nombre de boursiers : ils sont 33,66 % dans les universités publiques, près de dix points au-dessus de la moyenne nationale !

Malgré sa situation géographie privilégiée, et le nombre important d'étudiants, la région n'arrive qu'au 9e rang français en terme de chercheurs (2,2 % du potentiel français). Anormale pour la métropole lilloise, qui est consacrée troisième place d'affaires française. De plus, seule Lille I apparaît dans le classement de Shanghai des 500 meilleures universités mondiales (où figurent par ailleurs, 23 françaises).

Une université en crise ?

L'université, en général, souffre d'une mauvaise image depuis quelques années. La faute aux manques de moyens, de suivi, de débouchés mais aussi aux grèves à répétition.
Depuis 2006 et la lutte contre la réforme du CPE, l'université n'a jamais vécu une année sereine. Pour beaucoup de parents et de jeunes, elle reste un lieu gigantesque où les étudiants sont laissés à l'abandon, anonymes dans des amphis surpeuplés. Mais le malaise touche surtout les étudiants des filières de sciences humaines et sociales (langues, lettres, histoire ou psychologie). Ces cursus, touchés par la baisse du nombre de postes ouverts dans les concours de la fonction publique, s'estiment laissés à l'abandon par rapport à ceux de la voie royale des classes préparatoires, des écoles supérieures non universitaires où les étudiants, sélectionnés, ont plus de moyens, sont mieux encadrés et où les débouchés sont plus nombreux.

Quel avenir ?

Pour gagner en visibilité, les trois universités lilloises ont postulé au plan Campus. En 2008, le gouvernement avait lancé un concours où les 10 meilleures universités se partageaient 5 milliards d'euros. Refusé par deux fois, le projet lillois a finalement été retenu lors de l'élargissement du dispositif à 12 campus.

Le 15 septembre, le ministère de l'Enseignement supérieur a annoncé une dotation de 110 millions d'euros. Ce sont les collectivités locales qui devraient financer cela, 200 millions devraient donc être mobilisés dans les cinq ans. Priorité : l'immobilier, dans une région où « 50 % du parc étudiant doit être réhabilité », pointe le CROUS.
Un déficit de notoriété que les politiques, les universitaires et la région tentent de combler, appuyés par le grand emprunt et le plan Campus.

Aujourd'hui, l'État veut que les universités arrivent à figurer dans les classements internationaux. Dans la région, Lille I et Lille II sont ainsi les deux universités qui perçoivent le plus d'argent des organismes de recherche type CNRS et INSERM.
Les trois plus grandes universités lilloises devraient également se rassembler en confédération pour servir de moteur au PRES (pôle de recherche et d'enseignement supérieur), qui rassemble entre autres les sept universités de la région, afin de fédérer la recherche au niveau régional et veiller à ne pas léser les « nouvelles »universités (Artois, Littoral et Valenciennes).
Nicolas Sarkozy l'a annoncé en décembre 2009 : dans le cadre du grand emprunt, 19 à 22 milliards seront consacrés à aider entre sept et dix universités d'excellence à gagner une visibilité internationale.
Le PRES Lille Nord de France se prépare activement à faire acte de candidature.

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