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Dossier : Etre une femme dans la fonction publique

19 mai 2022

Comptant parmi les principaux employeurs du pays, la fonction publique se doit d'accorder un soin tout particulier à l'égalité des sexes.

Etre une femme dans la fonction publique

Comptant parmi les principaux employeurs du pays, la fonction publique se doit d'accorder un soin tout particulier à l'égalité des sexes. Elle affiche, en effet, un taux de féminisation très élevé : en 2022, 62 % de ses employés étaient des femmes.

LA FONCTION PUBLIQUE AU FÉMININ

La lutte contre toute forme de discrimination figure dans le statut général de la fonction publique qui se veut, par conséquent, égalitaire. Qu'on soit un homme ou une femme, l'accès à l'emploi est le même puisqu'il s'agit de concours et de la même manière, les promotions s'obtiennent uniquement en cas de réussite aux examens professionnels. Enfin, on observe une véritable neutralité de l'avancement de carrière ce qui garantit une rémunération équitable dans la mesure où elle est calculée en fonction des échelons, des grades et de l'ancienneté de l'employé.

Les taux de féminisation sont donc bien supérieurs à la moyenne nationale qui est actuellement de 50,7 %, toutes professions confondues. La fonction publique hospitalière reste le secteur qui embauche le plus de femmes (80 %). Leur part dans les deux autres secteurs est également plus élevée que le taux de féminisation moyen avec 55 % pour la fonction publique d'État et 61 % pour la fonction publique territoriale.

LES FEMMES ET LE PLAFOND DE VERRE

La situation semble objectivement meilleure que dans le privé mais il faut toutefois admettre qu'elle est moins idyllique qu'il n'y paraît. Des inégalités existent bel et bien et, en définitive, les femmes n'ont pas le même niveau de rémunération que les hommes. En effet, dans la mesure où le déroulé de carrière n'est pas le même, un agent féminin met systématiquement plus de temps à obtenir l'ancienneté suffisante pour atteindre l'échelon supérieur.

On constate d'abord que les femmes occupent essentiellement des métiers traditionnellement considérés comme féminins. Elles sont ainsi majoritaires dans l'Éducation Nationale (68,3 %). De même, elles sont sous-représentées dans l'encadrement supérieur : leur part baisse à mesure que le niveau de responsabilité s'élève. C'est précisément cette difficulté d'accès aux postes supérieurs que l'on appelle « plafond de verre ». Par exemple, dans la fonction publique d'Etat, il y a 55 % de femmes mais il n'y a que 38 préfètes sur 132, soit moins de la moitié. Même si des efforts sont faits, l'évolution de la part du personnel féminin dans les emplois les plus élevés reste lente.

Cette hétérogénéité dans la répartition des métiers est à l'origine d'écarts de rémunération. On considère en effet qu'à poste équivalent, le salaire moyen d'une fonctionnaire est inférieur de 12 % à celui d'un collègue. Ainsi, le salaire net moyen d'un agent masculin est systématiquement supérieur à celui d'un agent féminin. C'est dans la fonction publique hospitalière que les écarts salariaux sont les plus élevés (20,9 % de différence). Ces différences de rémunération sont moindres dans la fonction publique territoriale (13,4% de différence) et d'État (9,2% de différence).

QUE FAIRE POUR ASSURER LA PARITÉ ?

Face à ces inégalités persistantes, on observe une véritable volonté d'améliorer la place faite aux femmes. Cela passe notamment par une meilleure prise en compte du déroulement de carrière. Ainsi, l'absence de limite d'âge pour l'accès aux concours est aujourd'hui la règle. De manière générale, il s'agit avant tout de permettre une meilleure conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle.

Le travail à temps partiel concerne actuellement 5 % d'agents masculins seulement contre 23 % pour les agents féminins. En effet, même si la fonction publique offre une stabilité d'emploi et des horaires réguliers, elles sont nombreuses à faire le choix du temps partiel pour s'occuper de leurs enfants. Ainsi, pour faciliter le déroulement de carrière des mères de famille, des mesures concrètes telles que la distribution de Chèques Emploi Service Universel ou l'obtention de places prioritaires en crèche ont été prises.

Depuis la parution en mars 2011 d'un rapport réalisé par Françoise Guégot, ancienne députée de Seine Maritime, les propositions se multiplient dans le but de pallier ces inégalités. Il s'agit avant tout de fixer des objectifs clairs et contraignants pour qu'il y ait une véritable parité aux postes de direction.

À voir aussi : Panorama de la Fonction Publique

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